La Semaine nationale de la culture (SNC) 2024, à Bobo-Dioulasso, est un carrefour d’expression culturelle. La participation de la diaspora burkinabè au Mali et en Côte d’Ivoire a transformé l’événement en un retour aux sources.
Dans l’enceinte paisible de l’OCADES à Bobo Dioulasso, les artistes de la diaspora malienne sont sous l’ombre bienveillante d’un arbre. Autour d’une théière fumante, ils partagent leur expérience des prestations de la veille à la Semaine nationale de la culture (SNC). Ce festival leur a offert une plateforme pour célébrer leur héritage culturel.
Djéroké Tao, percussionniste, accompagne sa sœur dans la catégorie chanson traditionnelle avec la troupe « Dafing den », les jeunes Dafings. La prestation de la veille a fait la part belle aux thématiques liées à la paix et l’unité. « Ça fait énormément plaisir de se sentir chez soi. C’est un retour au bercail. Ça fait chaud au cœur de voir toute cette ambiance dans la ville de Bobo Dioulasso. C’est avec fierté que nous participons à cette édition », dit-il d’une émotion teintant sa voix.
Un sentiment de fierté
Originaire de la province du Yatenga, Gaoussou Ouédraogo a enfin réalisé son rêve de participer à la SNC après plus de trente ans passés au Mali. Une fierté pour lui. « Hier, quand notre troupe a fait sa prestation, je n’avais plus les mots pour m’exprimer parce qu’il y avait beaucoup d’émotions. Le public a apprécié ; cela nous a fait plaisir », partage-t-il.
Avec sa voix marquée par la prestation de la veille, Salimata Oueleguem a vécu une expérience enrichissante en animant les plateaux off. Danseuse devenue chanteuse, elle prépare un album. Grâce aux critiques constructives reçues, elle promet des œuvres plus améliorées. « Les professionnels ont salué la qualité de mes textes qui parlent de la cause de la femme, l’immigration et l’unité. On m’a demandé d’améliorer ma voix. Je vais chercher un professionnel pour travailler cela », projette-t-elle avec détermination.
Contribuer à l’éveil culturel
De l’autre côté du site d’hébergement, les membres de la diaspora burkinabè échangent à l’ombre d’un mur. Pendant ce temps, les femmes s’affairent à la cuisine. Cette diaspora burkinabè en Côte d’Ivoire est composée de deux troupes : la troupe Nebnomma du Sanmatenga à Méagui et la troupe Nabyonré d’Aminata Ouédraogo, installée à Abidjan.
Lire aussi: SNC 2024, le Niger dans ses attributs de pays invité d’honneur
Harouna Sawadogo, âgé d’une soixantaine d’années, s’inspire de la musique du terroir du Sanmatenga, dans le Centre-Nord du Burkina Faso. En effet, il exprime surtout l’espoir que la SNC ravive l’intérêt des jeunes pour les traditions et la culture.
« Nous espérons que la SNC permettra à notre culture d’aller de l’avant parce que les jeunes sont en train d’oublier nos traditions et nos cultures. Mais avec la SNC, cela va créer un nouvel éveil », espère-t-il.
Cependant, il déplore le fait de n’avoir pas pu envoyer les plus jeunes pour des impératifs scolaires. Malgré tout, les deux communautés burkinabè espèrent jouer un rôle clé dans les prochaines éditions de la SNC et la promotion de la culture burkinabè à l’extérieur.
Boukari Ouédraogo