Victime de la poliomyélite et âgé de 25 ans, Inoussa Barry a décidé de tourner dos à la mendicité. Il essaie de faire œuvre utile : réguler la circulation.
Inoussa Barry souffre d’infirmité des deux pieds. Il n’a pas eu la chance, comme certains camarades de son âge d’aller à l’école. Ce jeune homme assis sur un fauteuil roulant aurait pu s’adonner à la mendicité comme le font d’autres vivants la même situation que lui. Mais, il dit préféré servir la société. Refusant visiblement la fatalité, il se rend utile en régulant la circulation au quartier Tanghin (Ouagadougou).
« J’ai remarqué que lorsque les feux sont interrompus, la circulation est difficile ici. Voilà pourquoi, je suis venu apporter mon aide. Je ne suis donc pas venu pour mendier. Mais si on me donne je prends. Malgré mon handicap, je me rends utile », indique Inoussa Barry. Pour lui, c’est un moyen d’aider la société et contribuer à la réduction des accidents de circulation. Cette activité qu’il mène chaque jour entre six heures et midi lui permet de se rendre utile.
Cependant, Inoussa Barry doit faire face à des obstacles comme l’arrogance de certains usagers de la route. « La dernière fois, je travaillais vers l’Hôtel Silmandé. Il y a un gars qui n’a pas respecté l’arrêt que j’ai demandé. Il a forcé le passage et est venu me cogner. Par chance, j’ai eu seulement quelques égratignures », regrette Barry. En plus de cela, il se dit incompris par certaines personnes qui l’empêchent de faire son travail. « Par exemple, je ne suis pas un concurrent des volontaires adjoints de sécurité. Eux ils ont un salaire. Moi pas », souligne-il.
Inoussa Barry espère un jour arrêter la régulation de la circulation pour se consacrer à une activité qui lui permettrait d’avoir des sources de revenus stables.