C’est sous haute surveillance des Forces de Défense et de sécurité qu’ont débuté les travaux des Assises nationales pour la suite de la Transition, le 25 mai 2024 à Ouagadougou. Des rideaux sécuritaires qui font barrière à une foule de manifestants venus exiger une plus longue durée de Transition. Les participants accordent un nouveau bail de 60 mois (5 ans) à la Transition.
Il a fallu juste quelques heures pour que les participants aux Assises nationales statuent. Ils accordent un nouveau CDD de 60 mois (5 ans) au président Ibrahim Traoré pour la poursuite de la Transition, à compter du 2 juillet 2024. Aussi, la Charte de la Transition qui a été signée, autour de 17 h 30, par le capitaine prévoit la possibilité pour les autorités de la Transition que sont le président, le Premier ministre et le président de l’Assemblée législative de Transition, si elles le souhaitent de se porter candidates. Les Assises ont également permis le passage du statut de président de la Transition au président du Faso au Capitaine Traoré.
Mais il faut retenir qu’en ce 25 mai 2024, à l’ouverture des Assises nationales devant décider de la suite de la Transition, la salle des conférences de Ouaga 2000 est le lieu le plus sécurisé de la capitale burkinabè après le palais présidentiel ! Le dispositif sécuritaire est impressionnant. Tous les accès menant à ce lieu sont verrouillés par les Forces de Défense et de Sécurité munies d’armes et de matériels de maintien d’ordre.
A lire aussi: Assises nationales : Ce qu’attendent des Burkinabè
Aucun véhicule ne passe tous les rideaux de sécurité. Ceux autorisés à avancer un peu plus sont fouillés, mais ne vont pas au-delà de la moitié du terrain de foot en face de la Salle de conférences. Il faut marcher une bonne distance sur environ 500 mètres à pied pour arriver à la salle et montrer patte blanche avant d’avoir accès à l’intérieur. Salle comble ! Des participants issus des Forces de Défense et de sécurité, de la société civile, des organisations de la société civile, des autorités coutumières et religieuses etc., des différentes régions du Burkina Faso. Cependant, aucun visage connu des partis politiques majeurs du pays, anciennement de l’ex-majorité ou de l’ancienne opposition.
Et c’est le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, Emile Zerbo, qui préside la cérémonie. Il représente le président de la Transition. Il fait un bref bilan des 21 mois de la Transition finissant, se satisfaisant des acquis engrangés. « A ce jour, d’importantes actions sont perceptibles, tant sur le théâtre des opérations qu’au niveau des réformes politiques et institutionnelles », a-t-il déclaré. Emile Zerbo précise toutefois que « les efforts entrepris pour équiper et renforcer conséquemment l’Armée ont produit des effets très probants qui rendent irréversible la reconquête intégrale de notre territoire ».
Un rendez-vous avec l’histoire
L’écrivain Adama Amadé Siguiré, participant à ces consultations nationales pour la suite de la Transition, dit avoir rendez-vous avec l’histoire lors ces Assises « pour parler de l’avenir de la Nation », avance a-t-il, pour justifier sa participation.
Le vice-président de la Génération Veille citoyenne (GVC), Yacouba Ouédraogo, va plus loin en souhaitant «(…) que le président Traoré soit reconduit, pour trois ou cinq ans avec une possibilité de susciter sa candidature pour une élection et normaliser le système politique et démocratique du Burkina Faso ».
Le représentant de l’Opposition non affiliée, Pr Abdoulaye Soma, président de parti Le Soleil d’Avenir, affirme être là pour « (…) pour apporter sa contribution à la solution des problèmes de notre Nation ».
Quelle sera la durée du CDD de Ib ?
Au même moment, hors de la salle, l’ambiance est surchauffée. Des soutiens à la Transition mobilisés, se sont rassemblés en face de la Salle des conférences de Ouaga 2000, habillés dans des t-shirts à l’effigie du capitaine Ibrahim Traoré et aussi identifiant la structure à laquelle ils appartiennent. Essentiellement des organisations de la société civile qui soutiennent la Transition, le drapeau du Burkina Faso en main pour certains, d’autres tiennent, en plus, ceux des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), composée du Burkina Faso, du Mali et du Niger, et aussi l’étendard de la Russie.
A lire aussi: Burkina Faso : « On veut Ibrahim Traoré ou rien »
Des soutiens de la Transition réclament au moins cinq ans de Transition, d’autres proposent 10 ans ou même 20 ans. De temps à autre, il se forme des regroupements pour écouter des responsables de certains groupes de soutien donnant certainement des instructions. Pancartes, banderoles, avec en grand renfort des directs sur Facebook.
Boureima Dembélé