Les candidats au Brevet d’étude de premier cycle (BEPC) et au Brevet d’études professionnelles (BEP) sont en pleine composition depuis ce mardi 4 juin 2024. Malgré le stress, une confiance règne parmi les candidats après les premières épreuves. Récit de la première demi-journée de composition.
Le jour tant attendu est enfin arrivé. Les examens du BEPC et BEP. Au Lycée privé Sainte Anne de Kamboinssin, quartier situé à la sortie nord de la ville de Ouagadougou, les élèves attendent dans un stress visible, devant les salles de classe depuis plusieurs heures. Ce matin du 4 juin 2024, certains sont arrivés dès 6 heures du matin, d’autres encore plus tôt. Leurs visages trahissent à la fois la timidité et le stress. A 7 heures, les surveillants, calmes et méthodiques procèdent à l’appel.
« Présent », répondent-ils à chaque appel. Après la vérification des fiches, les candidats entrent dans la salle. Une est fermée. La clé manque. L’impatience grandit. Finalement, l’on opte une méthode radicale : scier le cadenas qui retient solidement la prisonnière.
Pendant ce temps, deux candidats attendent devant une autre salle. Parmi eux se trouve Abdoul Aziz Faysall Zalla, confronté à une erreur sur ses papiers d’identification. « Mon nom est Abdoul Aziz Faysall Zalla, mais ils ont simplement écrit Zalla Abdoul Aziz. J’attends qu’ils résolvent ce problème », explique-t-il, visiblement inquiet.
Le suspens
Il avait déjà signalé cette erreur à la surveillance et pensait que tout était réglé. Son homonyme, Faysall Ouibga, est quant à lui arrivé en retard. Sa carte d’identité en main, il semble implorer le destin. Malgré le cas épineux d’Abdoul Aziz Faishal Zalla, l’ambiance reste positive. Basile Sama, surveillant bienveillant, vérifie les fiches et guide les candidats à remplir les feuilles de composition.
Devant la même salle, Faysall Ouibga attend tout nerveux, l’âme en suspens. L’adolescent est arrivé en retard. Après l’appel des candidats. Son retard causé par un accident de moto le met à rude épreuve. « J’espère qu’ils me laisseront entrer », dit-il d’une faible voix. Finalement, les deux élèves obtiennent l’accès à la salle grâce à l’intervention du président du jury, Oussein Dabiré.
C’est au lycée privé Sainte Anne que le gouvernement a choisi pour lancer officiellement les épreuves des examens du BEPC et du BEP. Le ministre de l’Éducation de base et de l’alphabétisation nationale en a profité pour encourager les élèves en visitant les différentes salles.
Le stress tombe
La sirène retentit à 7h30. La composition commence. La dictée, un texte d’Emmanuel Kouraogo intitulé « Le prix de la liberté », résonne dans la salle. Le stylo en main, les candidats s’appliquent. Ce texte aborde la question de la liberté et de la responsabilité envers les générations futures, en parfaite adéquation avec la pensée socio-politique au Burkina Faso.
Après 30 minutes, la dictée est terminée. Abdoul Aziz Faysall Zalla, moins crispé, sourit : « C’était abordable ». Puis, les élèves passent à l’épreuve de langue et d’expression écrite.
11h00 environ au Lycée Municipal de Paspanga. Les candidats au BEPC viennent d’achever l’épreuve de Langue et d’expression écrite. Komi Abdallah, qui vient de composer, tient un fascicule de biologie en main. Il révise les schémas pour se préparer à l’épreuve suivante : les sciences de la vie et de la terre.
« La dictée s’est bien passée. La langue et l’expression écrite aussi », lance-t-il en se dirigeant vers une vendeuse d’eau. La sirène retentit à nouveau, pressant les élèves vers leurs salles. Les surveillants mettent la pression sur les élèves qui traînent avant de rejoindre leurs salles respectives. Rapidement, les candidats prennent place pour l’épreuve de SVT pour ressortir une heure plus tard.
Lire aussi: révisions intenses pour la dernière ligne droite
Tout en rire, Prisca, Fleur, Loraine venues du Lycée Notre dame de Kologh Naba bavardent toute joyeuse de cette première mi-journée. « Le sujet de Français était abordable, mais SVT… On a annoté des schémas qu’on ne connaissait pas…, », avoue Prisca. Fleur, sa camarade, acquiesce : « C’était abordable seulement on avait révisé le schéma sur rein ».
L’ambiance est tout autre au Lycée Aboubacar Sangoulé Lamizana de Ouagadougou. Là, les candidats composent les épreuves de Brevet d’études professionnelles (BEP). Les visages sont serrés. Les regards sont tristes. « Math là, ce n’était pas du jeu », avoue Victorine Naré qui fait le bilan avec ses camarades. Par contre, ils espèrent se rattraper avec l’épreuve de Physique chimie que ces candidats jugent plus abordables.
Cette année encore, les examens du BEPC et du BEP se tiennent dans un contexte toujours marqué par l’insécurité. Celle-ci a provoqué plusieurs déplacements de population et la fermeture de certains établissements. « Nous pouvons rassurer les parents et les élèves que les dispositions ont été prises pour que les examens soient bien sécurisés. Quand nous savons que les dispositions ne peuvent pas être prises, nous délocalisons les centres », explique le ministre Joseph Ouédraogo. Cette année, ils sont plus de 720 mille candidats qui recherchent ces précieux diplômes récompensant les efforts de toute une année.
Boukari Ouédraogo