La situation est restée toujours tendue à Ouagadougou samedi. Dans un communiqué signé du chef de la junte Ibrahim Traoré, les putschistes à travers la voix du sous-lieutenant Jean Baptiste Kabré affirme que le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba « se serait réfugié au sein de la base française de Kamboinsin en vue de planifier une contre-offensive » après le coup d’Etat annoncé le vendredi 30 septembre 2022.
Selon ce communiqué, ce repli du Damiba fait « suite à notre ferme volonté d’aller vers d’autres partenaires prêts à nous aider dans notre lutte ». L’ambassade de France a dans un communiqué démenti être impliqué dans les évènements.
Le capitaine Ibrahim Traoré a lui-même refusé de confirmer la présence du lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba au camp de Kamboinsin, quartier situé à la sortie nord de Ouagadougou sur la voie menant à Kongoussi. « Nous n’avons pas la main mise sur lui (ndlr. Damiba) parce que nous n’avons pas voulu faire couler le sang hier », a ajouté Ibrahim Traoré, le chef de la junte pour l’une de ses premières interventions sur Radio Omega.
Eviter une guerre fratricide
Des tirs ont été entendus dans le courant de la journée au centre-ville non loin du rond-point des Nations-Unies, au camp Baba Sy, au camp Sangoulé Lamizana et non loin du palais présidentiel de Kosyam.
Des édifices français comme l’Ambassade de France à Ouaga et l’institut français à Bobo Dioulasso ont été la cible d’actes de vandalisme.
Dans un communiqué publié dans la soirée de samedi sur la page de la présidence du Faso et présenté comme émanant du lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, ce dernier dément être réfugié à Kamboinsin et appelle « le Capitaine Traoré et compagnie à revenir à la raison pour éviter une guerre fratricide ». Bien avant, le couvre-feu instauré la veille allant entre 21h et 05 du matin a été levé suite à des manifestations dans plusieurs localités comme Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Ouahigouya, Kaya etc.
Dans un autre communiqué signé de la direction de la communication des armées, le Chef d’Etat-Major Général des Armées « invite toutes les parties au calme et à la retenue afin de donner une chance à une sortie négociée de la crise ».
Ce vendredi 30 septembre un groupe de militaires a annoncé la destitution du président Paul Henri Sandaogo Damiba après avoir occupé pendant toute la journée, la zone administrative et contrôlé le siège de la télévision nationale.