A Diapaga, localité située à l’Est du Burkina Faso, des élèves et leurs parents ont marché pour réclamer leur droit à l’éducation. Dans la plupart des établissements publics, les élèves n’ont fait cours l’année écoulée et n’ont pas encore repris le chemin des classes du fait de l’insécurité.
L’image est forte. Des centaines d’élèves et leurs parents dans les rues, des pancartes en main. Dans les artères de la ville, ils appellent l’Etat burkinabè à rouvrir les classes des écoles publiques, la nomination de nouveaux proviseurs « parmi les enseignants résiliants conditionnée par une obligation de résidence dans la ville » et le retour de tout le personnel enseignant.
Cinq jours après cette marche, les autorités en charge de l’enseignement public se sont enfin bougées. Près d’un mois après la rentrée scolaire officielle Tandabiga Bapougouni n’est toujours retourné en classe. L’élève en classe de 1ère D au Lycée Untaani, le plus grand de la localité, est venu voir ce qui se passe. L’appel des élèves est prévu pour ce matin. Mais,Tandabiga Bapougouni doute de la reprise des cours.
Reprise des cours
L’année scolaire précédente, il l’a passé à la maison. « On ne sait pas comment cela va se passer. Les professeurs ne sont pas tous venus mais il y a quelques-uns qui sont là. Les cours n’ont pas encore commencé », constate le jeune homme.
Dieudonné Lompo, élève au Municipal 2 de Diapaga a eu plus de chance. Il a pu suivre les cours. Dieudonné a même été évalué contrairement à la plupart des élèves des autres établissements public. Cette année, il attend, espérant repartir une nouvelle fois à l’école : « Il y a quelques enseignants qui sont là. On a donc espoir que les cours vont rependre ». Ce ressortissant de Logobou, 75 km de Diapaga se dit impatient pour avoir quitter sa localité du fait des attaques des groupes armés.
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Handi Tankoana, parent d’élève, est l’un des principaux initiateurs de cette marche de Diapaga. L’objectif selon ses propos est d’interpellé le gouvernement sur le droit des enfants à l’éducation. « On espère que le gouvernement va comprendre le sens de cette lutte pour permettre aux élèves de reprendre les classes », explique-t-il. Cependant, le problème n’est pas nouveau. Les enseignants ont quitté la localité depuis l’année 2021 pour des raisons de sécurité. A l’époque, la population a manifesté pour demander la réouverture des classes. « L’année dernière les élèves n’ont pas suivi de cours. Ceux qui ont pu le faire n’ont pas été évalués », poursuit Tankoana qui parle de « fuite de responsabilité ». A l’issue de cette marche, certains responsables locaux ont entrepris des concertations pour rouvrir les écoles.
En plus de l’insécurité qui sévit depuis 2015 avec la multiplication d’attaques attribuées à des hommes armés non identifiés, le Burkina Faso est sans gouvernement depuis le coup d’Etat du 30 septembre 2022. A cette date, le nombre de personnes déplacées dans la région de l’Est est estimé à 191 mille 623.