Plusieurs personnes souffrants d’insuffisances rénales n’ont pas les moyens pour se payer une séance de dialyse. Certains préfèrent abandonner et suivre des traitements médicamenteux.
Vincent Ouédraogo, enseignant de langue, a été diagnostiqué insuffisant rénal en Avril 2020. Selon le diagnostique des médecins, les reins de Vincent ne peuvent plus filtrer le sang ou excréter certaines hormones. Le jeune enseignant doit désormais réapprendre.
« l’alimentation, la boisson, les habitudes. Tout est à reprendre. Parce qu’il y a trop d’interdits, trop de limitation. Franchement pour quelqu’un qui était habitué à un certain style de vie, apprendre qu’on est insuffisant renal, et qu’on doit avoir beaucoup de restrictions, non seulement sur le plan financier il y a un cout, mais surtout sur le plan psychologique », lâche Vincent Ouédraogo, visiblement, le moral à plat.
Avec le manque de places dans les hôpitaux publics, Vincent se dirige vers une clinique pour sa dialyse. Nouvellement recruté dans la fonction publique, il contracte un prêt bancaire. Après avoir épuisé ses fonds, Vincent est contraint d’arrêter la dialyse.
« Pour une dialyse, il vous faut 95.000 francs en clinique pour la séance et par semaine on vous demande 2 à 3 dialyses. J’ai dû suivre la dialyse comme ça jusqu’à un certain moment où personnellement j’ai décidé que je n’en pouvait plus », explique-t-il.
Le neuphrologue lui fait comprendre que sa décision est dangereuse, « mais c’est mon choix », lâche-t-il avant d’ajouter : « Mais miraculeusement, j’ai survécu ». Vincent le reconnait, tout le monde n’a pas cette chance.
Deux fois par semaine, Zarata Zagré fait sa dialyse à l’hôpital Yalgado Ouédraogo pour un forfait de 500.000 frs. Avec une hygiène de vie bien soignée, la jeune dame affirme n’avoir pas de problème. Mais pour Zarata, la prise en charge des dialisés doit être améliorée. En effet, pour obtenir, les soins, certains malades sont obligés d’attendre pendant plusieurs semaines. C’est une liste d’attente pour les malades qui ne peuvent pas être admis à l’hôpital Yalgado Ouédraogo, au Centre hospitalier Tengandogo ou au centre hospitalier universitaire de la ville de Bobo.
« Nous perdons nos frères et sœurs avec cette liste d’attente. Les 500.000 même, nous on en pleurait, n’en parlons pas d’une liste d’attente », se plaint la jeune dame.
De 2017 à 2019, le centre hospitalier de Bogodogo comptait 400 insuffisants rénaux inscrits, avec une capacité de prise en charge de 65 patients.