Le Burkina Faso prêt à briller aux Jeux olympiques (interview)
Marthe Koala et Hugues Fabrice Zango, de dos, tenant le drapeau du Burkina aux JO de Tokyo.

Le Burkina Faso prêt à briller aux Jeux olympiques (interview)

Le Burkina Faso participe du 26 juillet au 11 août aux Jeux olympiques Paris 2024 avec huit athlètes en athlétisme, cyclisme, taekwondo, en natation et en judo. L’objectif de la délégation burkinabè est de faire mieux que lors des Jeux olympiques de Tokyo 2020 avec la première médaille olympique remportée par Hugues Fabrice Zango. Le comité national olympique et des sports burkinabè (CNOSB) espère faire mieux ou à défaut remporter au moins une médaille selon son secrétaire général Jean Louis Séogo.

Nous sommes à quelques jours des Jeux olympiques Paris 2024. Comment se passent les préparatifs de cet évènement au niveau du Burkina Faso ?

Au niveau du Burkina Faso, nous pouvons considérer les préparatifs en deux parties. D’abord pour les athlètes, parce que l’ensemble des athlètes se trouve dans des centres, les préparatifs sont déjà au point. Il reste maintenant à effectuer les voyages et nous avons programmé les voyages par athlète et à partir du 25 juillet, tous les athlètes doivent se retrouver à Paris et au niveau du village olympique.

Quels sont les objectifs que le Burkina Faso s’est fixé ?

Les objectifs du Burkina Faso par rapport aux Jeux Olympiques ont été clarifiés depuis Tokyo 2020, où Hugues Fabrice Zango a eu la première médaille olympique du Burkina Faso. Donc il faut dire que nous sommes rentrés dans le groupe des pays médaillés olympiques. Notre objectif est de ramener encore des médailles. Même si nous n’arrivons pas à augmenter le nombre de médailles, c’est vraiment d’avoir au moins une médaille. Et nous avons des raisons de croire que les athlètes qui sont là peuvent en tout cas nous donner des médailles. Hugues-Fabrice Zango a rapporté au Burkina sa première médaille olympique, la médaille de bronze. Cette fois-ci, il vise l’or.

Jean Louis Séogo, SG du comité national olympique et des sports burkinabè (CNOSB). Studio Yafa.

Selon vous, qu’est-ce qui peut lui permettre de remporter cette médaille d’or ?

Je ne dirais pas forcément qu’il faut remporter la médaille d’or parce qu’il y a d’autres médailles comme le bronze et l’argent. Au triple saut, il y a une dizaine d’athlètes confirmés qui participent à ces jeux. Il y a environ sept qui ne seront pas médaillés. Mais ce qui nous donne confiance, c’est qu’à Tokyo, nous avons eu peur pour Fabrice Zango. Malgré cela, il a réussi à remporter une médaille grâce à son courage. C’est ce courage qui nous fait dire qu’il sait ce qu’il veut. Il cherche, il travaille. Donc, ces expériences tracent son parcours. Une médaille est possible avec Hugues Fabrice Zango.

Nous avons deux super athlètes au taekwondo à savoir Faysal Sawadogo qui a fait ses preuves en Allemagne. Il y a aussi Ibrahim Maïga à Abidjan et en Corée du Sud.

Jean Louis Séogo

Hormis Hugues Fabrice Zango, sur quels autres athlètes le Burkina Faso compte-t-il pour obtenir des médailles ?

À côté de Hugues Fabrice Zango, il y a Koala Marthe, qui tente depuis plusieurs années d’avoir une médaille. Elle est toujours dans la même lancée, toujours décidée à avoir une médaille. En plus de Marthe Koala, nous avons deux super athlètes au taekwondo à savoir Faysal Sawadogo qui a fait ses preuves en Allemagne. Il y a aussi Ibrahim Maïga à Abidjan et en Corée du Sud. Nous pensons qu’ils sont dans la même lancée pour avoir des médailles.

Alors qu’est-ce que le CNOSB fait pour accompagner ces athlètes pour atteindre les objectifs que vous vous êtes fixés ?

Depuis le début du plan quadriennal 2021-2024, nous avons pu obtenir des bourses pour tous ces athlètes qui sont aux Jeux Olympiques. C’est une bourse qui fait 1000 dollars par mois [Environs 600 mille francs CFA]. Donc déjà ces 1000 dollars leur permettent d’avoir le minimum. Nous savons aussi que le ministère leur donne un appui et quand on met les deux ensemble, plus quelques sponsors qui accompagnent certains athlètes, nous pensons que les conditions de travail ne sont pas mauvaises. En plus, la plupart des athlètes se trouvent à l’étranger. Et quand on est à l’étranger, ça veut dire tout. On est débarrassé des problèmes familiaux, de mauvaises compagnies, de l’environnement peu propice. On se retrouve vraiment dans les meilleures conditions pour se préparer. La preuve, ils ont atteint un certain niveau.

Plusieurs athlètes ont pu se qualifier mais il y a d’autres qui sont invités…

Beaucoup de nos athlètes se sont qualifiés grâce à leur performance. Mais compte tenu du fait que les Jeux Olympiques ont pour valeur, selon le baron Pierre de Coubertin, de faire participer tous les pays du monde entier, quand un pays n’est pas qualifié, on invite ses athlètes. En natation, nous avons toujours des invitations. Donc ce ne sont pas forcément des athlètes qui ont rempli les minimas, qui ont des performances élevées, mais quand même, ils peuvent participer.

Qu’est-ce que représentent les Jeux Olympiques pour un pays comme le Burkina Faso ?

Les Jeux Olympiques regroupent tous les pays du monde. Mais le championnat du monde ne regroupe pas tous les pays du monde. Le champion du monde va à une compétition où tous les pays du monde ne sont pas obligés d’être là. Alors que pendant les Jeux Olympiques, tous les pays du monde sont obligés d’être là.

Aux Jeux olympiques, si vous êtes premier, vous êtes premier du monde. Vous êtes deuxième, deuxième du monde, troisième, troisième du monde… C’est pour ça que les Jeux Olympiques représentent beaucoup pour nous. C’est pourquoi, j’estime que notre médaille avec Hugues Fabrice Zango à Tokyo, nous ne l’avons pas suffisamment fêtée parce qu’une médaille olympique dépasse toutes les médailles.

Entretien réalisé par Boukari Ouédraogo