Le wifi est désormais disponible gratuitement pour les étudiants de l’Université Joseph Ki-Zerbo de l’Université de Ouagadougou. La mise en place de ce wifi gratuit a soulagé certains étudiants. Mais d’autres, notamment les étudiants en première année galèrent pour se connecter.
Aux alentours du bâtiment abritant le pavillon F, situé au côté nord de l’Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou, l’effervescence est palpable. Les étudiants en médecine et pharmacie, tout juste sortis de leur dernier devoir, échangent sur les questions complexes qu’ils viennent d’affronter. Certains tapotent sur leur téléphone portable, tandis que d’autres envoient des messages vocaux par WhatsApp, profitant de la pause bien méritée après quatre heures environ passées dans l’amphithéâtre.
A l’ombre des arbres, un groupe d’étudiants discute de façon animée sur le devoir qu’ils viennent de finir. Tasséré Nébié, étudiant en première année de médecine, tient fermement son portable. Il répond à des messages par WhatsApp. « On n’a pas totalement accès à la connexion wifi parce qu’on ne nous a pas encore enregistrés. », se plaint-il.
Ses camarades de première année, confrontés au même problème. Pour contourner ce problème, ils se réfèrent souvent à leurs aînés pour utiliser l’identification national unique de l’étudiant (INE). Cette solution est loin d’être idéale.
Certains étudiants hors ligne
Au départ, le wifi était accessible à tous les étudiants. Mais depuis le mois de mars, l’Administration a limité l’accès à la connexion. « Le wifi était accessible à tout le monde. C’est vers le mois de mars qu’ils ont coupé pour enregistrer les INE. Depuis, ce n’est plus accessible », explique Tasséré, visiblement frustré.
Pour des étudiants comme Viviane Kiema, en première année de médecine, cette restriction est particulièrement pénalisante. « Au commencement, j’utilisais le wifi de l’université. Depuis qu’ils ont codé, je n’utilise plus. Quand on met le numéro INE, on dit que le numéro n’est pas enregistré », déclare-t-elle. Alors, la jeune fille ne se connecte que lorsqu’elle se trouve à la maison.
Sa camarade, Leslie Moyenga, en première année de pharmacie, partage également son désarroi. «J’utilise ma propre connexion pour mes recherches et mon usage personnel. Quand c’était libre, il y avait trop de personnes connectées et le wifi n’était plus fluide », explique-t-elle. Malgré cet avantage, Leslie constate que pendant les cours, certains étudiants sont plutôt distraits. « Ils utilisent la connexion pour autre chose», révèle-t-elle.
Contourner la restriction
Pour contourner le problème de connexion, certains étudiants ont recours au numéro INE de leurs ainés. C’est le cas d’Ariane Nignan. Cependant, la connexion n’est pas accessible à tous les endroits de l’université. « La qualité de la connexion dépend des endroits. Dans certains endroits, la connexion est bizarre », dit-elle.
En face du restaurant universitaire, en plein cœur de l’Université, Ezechiel Djiré, étudiant à l’UFR SEA, manipule son téléphone portable. Il utilise la connexion pour internet pour des recherches. Son code INE marche puisqu’il est de 2022. L’installation du Wifi est un grand soulagement pour cet étudiant. Bien avant, il lui fallait dépenser au moins 1100 francs CFA pour la connexion par semaine avec ses aléas.
« Comme vous le savez, le délai d’expiration des forfaits ne dure pas. Vous pouvez vous connecter et cela va s’épuiser le même jour », dit-il, mettant en lumière les contraintes financières des étudiants. Mais depuis, il dit économiser au moins 1100 francs CFA par semaine. En plus, il a la connexion toute la semaine. « Même les week-ends, je peux me connecter une fois au campus », ajoute-t-il tout heureux.
Non loin de là, Abdoulaye Nana, assis sous une étable couvert d’un parasol, reçoit des clients pour l’ouverture de comptes sur Campus Faso, une plateforme qui permet d’enregistrer les étudiants, et autres transactions. Il vend également des unités téléphoniques. Cependant, il a arrêté cette activité du fait à cause du wifi gratuit. « Les recharges ont beaucoup diminué. Si ce sont les unités simplement que les gens viennent acheter. On a complètement arrêté les mégas avec l’arrivée du wifi », explique-t-il sans aucune once de déception car étant lui-même étudiant.
Cependant, l’utilisation du INE d’autres étudiants n’est pas conseillé. Émile Ouédraogo, étudiant en année de licence en études anglophones n’a pas encore cédé son code INE aux plus jeunes. Cependant, il rappelle qu’il est dangereux de céder ce numéro à une autre personne. « Ils nous ont expliqué que comme ils étaient nouveaux, la direction générale de l’information n’a pas eu le temps de les charger mais cela a été fait selon le responsable », rappelle-t-il.
Boukari Ouédraogo