Les regards de certains Burkinabè sont tournés vers Paris, où se déroulent les Jeux Olympiques 2024. La participation des athlètes burkinabè suscite un vif intérêt, avec l’espoir que Hugues Fabrice Zango et Marthe Koala reviendront auréolés de médailles. A Ouagadougou, nombreux sont ceux qui osent rêver d’or.
A l’intérieur de la Maison du peuple de Ouagadougou située en plein centre-ville, la chaleur de la mi-journée n’a rien enlevé à l’effervescence qui anime cet espace comme à l’accoutumée. Quelques va-et-vient des clients animent l’espace. A l’ombre de quelques grands arbres qui bordent la place, Ousseni un commerçant installé là depuis quelques années se montre fier des qualifications en finale de sauteuse Marthe Koala et du triple sauteur Hugues Fabrice Zango aux Jeux Olympiques 2024.
Ces performances nourrissent les espoirs de Ousseni : « Nous prions que nos athlètes ramènent des médailles. S’ils remportent des médailles, ce sera un grand honneur pour le Burkina Faso ». Des propos qui traduisent également les espoirs d’un peuple en quête de reconnaissance. Il admet que l’insécurité qui sévit au Burkina Faso fait mauvaise presse auprès de l’opinion internationale. Pour lui, chanter l’hymne nationale du Burkina Faso est la preuve qu’il y a de la vie au Burkina Faso. « Il y a des gens qui ne savent pas qu’au Burkina Faso, l’on pratique encore du sport à cause de l’insécurité », ajoute-t-il avec une pointe d’amertume.
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Non loin de là, Lamine Bonkoungou un autre commerçant installé sur un long banc interrompt sa conversation lorsque nous posons la question. Le sujet l’intéresse. Il partage l’enthousiasme autour de ces athlètes. « Nous sommes contents de cette place en finale pour Hugues Fabrice Zango et Marthe Koala. Ce sont des Burkinabè, on est derrière eux », acquiesce Bonkoungou visiblement confiant pour les athlètes burkinabè.
En plus, une bonne performance des athlètes burkinabè à Paris, sera une source de fierté pour toute la nation. « Aux Jeux olympiques, quand tu remportes une médaille, ça reste dans l’histoire et le palmarès du pays. Cela va donner de la joie », poursuit-il.
Salfo Compaoré, lui, entre deux clients, prend le temps de discuter de ce qui lui tient vraiment à cœur. « Fabrice Zango n’est plus à présenter », dit-il, une lueur de fierté dans le regard. Mais Salif ne s’arrête pas à la célébration. « S’ils gagnent des médailles, cela peut améliorer le vivre ensemble au Burkina Faso », poursuit-il, enfonçant le clou sur ce qu’il perçoit comme une nécessité. Dans un pays en proie à tant de défis, une victoire olympique ne serait pas qu’une victoire sportive, mais un symbole d’unité et de résilience.
Des médaillés pour encourager les jeunes
Juste à ses côtés, Amadou Tiemtoré exprime une légère déception. « J’aurais voulu qu’il y ait plus de deux Burkinabè en finale », avoue-t-il, d’un ton presque résigné. Huit athlètes Burkinabè ont pris part aux Jeux olympiques. Cinq sont déjà éliminés. Amadou Tiemtoré espérait plus d’athlètes. Ce qui aurait aussi augmenté les chances de médailles du Burkina Faso. Pourtant, son enthousiasme reste intact : « Mais on espère que ces deux gagneront la médaille d’or. Cela va apporter de l’espoir et encourager les jeunes ». Une promesse pour l’avenir, sûrement.
« Au Burkina Faso, l’État ne met pas beaucoup de moyens dans le sport, mais s’ils réussissent un bon résultat, les autorités vont penser à miser dans le sport », espère Amadou Tiemtoré. Ces affirmations rejoignent les défis auxquels sont confrontés les athlètes burkinabè souligné par Salfo. « Quand vous suivez les conditions de travail de nos athlètes, c’est difficile. Il n’y a pas de salle pour s’entraîner », résume-t-il.
Des propos qui apparaissent comme une manière de justifier le résultat global des athlètes burkinabè aux Jeux olympiques. Mais, la fierté demeure. Tous comptent suivre les performances des athlètes burkinabè dans l’espoir qu’ils ramèneront des médailles, notamment l’or au Burkina Faso.
Boukari Ouédraogo