« La crise de la 4e », c’est le titre du tout premier roman de Syntia Zongo, une adolescente de 15 ans. L’œuvre de 59 pages publiée en 2023, comprend 3 chapitres et traite de la crise de l’adolescence.
Assise sur une chaise, Syntia Zongo feuillette un roman. Ll’illustration de la couverture du roman met en scène une fille qui semble perdue dans ses pensées.
Ce roman, une photogrpahie de la crise d’adolescence, l’illustre à travers son personnage Aminata Kambou. Elève de 4e, Aminata (15 ans) et ses amies font l’expérience de la crise de l’adolescence, avec son corollaire de premiers émois amoureux. Des sentiments nouveaux, involontaires et incontrôlés qui perturbent leurs études et changent le cours de leur vie. Un moment tortueux qui peut conduire à toute sorte de vice ou de comportements, pas toujours catholiques.
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L’intrigue de la « Crise de la 4e », fruit de l’imagination de Syntia Zongo, colle bien à la réalité. Elle-même explique que c’est un constat qui a accouché de l’idée d’écrire l’œuvre. « Beaucoup de jeunes en particulier les jeunes filles détruisent leur avenir à cause de la sexualité précoce. J’ai moi-même vu des proches, des amies qui ont gâché leur avenir. Certains ont même failli perdre la vie, qui ont été bannies, frappées », cite-t-elle dans le décompte des méfaits de la crise de l’adolescence.
Le sombre destin de la team
Dans le chapitre 3 du roman, l’auteure narre sur un ton dramatique, le sombre destin de ses amies. L’une finira prostituées après avoir abandonné ses études, la deuxième tombera enceinte avant de perdre la vie dans un accident de la circulation. Quant à la 3e, elle sera internée dans un hôpital psychiatrique. Aminata Kambou est la seule à échapper.
La jeune auteure de 15 ans indique avoir écrit ce roman en cinq mois. Il traite de la crise de l’adolescence, qualifiée ici de crise de la 4e par Syntia Zongo. Elle explique les raisons pour lesquelles elle a choisi ce titre : « Je me suis juste dit qu’il s’agissait d’une crise d’adolescence. Et la plupart de ces crises surviennent en classe de 4e ; c’est pourquoi j’ai pensé à ce titre ».
La prise de conscience de Hania Ouédraogo
Hania Ouédraogo, 15 ans, est en plein dans cette crise de l’adolescence. Elève en classe de 4e, elle témoigne en avoir pris conscience en lisant le roman.« Des fois, ma maman m’interdit de sortir et quand elle m’interdit de sortir je boude ; des fois, je force pour sortir. Comme des fois aussi, on peut me dire de faire ceci ou cela et je ne fais pas. A un certain moment, pendant l’école il est arrivé un temps où je ne bossais plus, jusqu’à ce que je redouble la classe de 4e » révèle t’elle, le visage triste.
Aujourd’hui Hania Ouédraogo souhaite changer, au grand bonheur de sa maman Mamounata Ouédraogo. « Y’a eu des moments où moi-même j’ai versé des larmes … C’est tout ça qui m’a motivé à prendre le document là pour ma fille. Vraiment je peux dire que je suis contente parce que la fois passée, elle m’a dit maman, je te promets que je vais changer, je vais me concentrer sur mes études », relate cette maman.
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L’auteure, Syntia Zongo, travaille déjà sur son prochain roman qui parle des traditions africaines. En attendant, les lecteurs peuvent se procurer ‘’la crise de la 4e » chez Harmattan Burkina et en ligne.
Marina TRAORE