Il est possible de graver dans la mémoire des enfants les notes musicales très tôt, par exemple. Et c’est ce que l’Association Musicale pour les Enfants du Monde a entrepris. Elle œuvre dans le domaine de l’art, de la culture, donne des cours de musiques, aux enfants de 5 à 18 ans : violon, piano, guitare, ukulélé, flute. Les cours de danse, de théâtre, de slam etc. pour les enfants.
A quelques mètres du siège de l’Association musicale pour les enfants du monde, on entend le son de plusieurs instruments de musique. C’est donc un accueil tout en mélodie qui est réservé aux visiteurs de ces lieux. Sous l’arbre devant la cour regroupés en cercle, les apprenants, pendant que certains enfants se préparent pour monter sur scène, d’autres installent les instruments de musique.
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Dans une salle meublée par un piano déposé dans un coin et des guitares accrochées aux murs, quatre jeunes filles (15-16 ans) bossent. Elles sont en plein décryptage d’une nouvelle chanson appelée « Espagnol ». Parmi elle, Amsétou Adama Tougma. La jeune fille a chopé le virus de la musique matérialisé par son amour pour le violon, la guitare, le piano, l’ukulélé lors du passage de la première responsable de l’Association dans son établissement.
Et cet amour l’emporte sur les difficultés dans l’apprentissage. « Au début c’était difficile mais avec le temps on a commencé à se perfectionner. Je ressens une immense joie lorsque je joue aux instruments car tout le monde n’a pas cette chance de toucher à l’instrument ou même de voir ça si ce n’est pas à la télé »,affirme-t-elle sur un air de fierté.
Le théâtre et le slam des moyens de communication
Amsétou Adama Tougma au-delà de jouer à un certain nombre d’instruments, avec ses six ans d’expérience, il lui arrive d’encadrer les tout petits comme Pindwendé Lidia Barry âgé de 13ans, qui a appris les instruments mais au-delà des instruments elle fait le théâtre et le slam. La petite Lidia est plus passionnée par le slam qui, à l’en croie, la fait découvrir un autre aspect d’elle-même.« On nous apprend à jouer le piano la guitare, la danse, le conte, le théâtre et le slam. Mais le slam me plait le plus car ça me permet de m’exprimer et de dire ce que j’ai sur le cœur », déclare-t-elle.
Abdoul Farid Gigma, vêtu d’un ensemble noir, sur la scène, joue le rôle du fils dans le théâtre « la maison des Dupons ». Une famille dans laquelle la violence et la pauvreté règnent. Pour lui, le théâtre permet de transmettre un message. Aussi, « Je me sens bien dans le théâtre. Le théâtre nous permet de dénoncer beaucoup de choses », lance-t-il avec conviction.
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Cette association possède plusieurs formateurs dans différents domaines. Judicaël Sandwidi l’un des formateurs est auteur dramaturge, metteur en scène et acteur de théâtre. Vêtu d’un complet Faso danfani, un sac au dos, il encadre les enfants en théâtre et en slam.
D’une voix forte, il encourage les enfants « n’ayez pas peur vous allez y arriverez, mettez-vous juste dans la peau de l’acteur ».Ensuite il se retourne vers notre micro et poursuit en ces mots : « Nous les accompagnons à développer l’expression corporelle, l’expression vocale, à travailler l’imagination en théâtre et à prendre la parole en public sans stress, à mémoriser des textes, avec des œuvres adaptées à leur âge, pour qu’ils puissent lire, s’approprier et rendre ça sur scène », fait savoir le formateur.
L’idée de départ…
Maria BERHENS est joueuse professionnelle de plusieurs instruments de musique. Elle dirige par ailleurs l’école de musique de Ouagadougou de l’Association Musicale pour les Enfants du Monde. L’établissement offre plusieurs possibilités d’apprentissage d’autres instruments musicaux. Elle prestait dans des établissements et s’est rendue compte que les enfants s’intéressaient au violon. C’est de là que lui est venue l’idée de créer cette association afin de donner la chance aux enfants d’apprendre. Chaque année, près de 50 élèves viennent pour apprendre.
« Ce sont les enfants qui m’ont motivée à créer cette association. On a des élèves qui sont là seulement pour les vacances, donc ils ne maitrisent pas encore les instruments de musique. Mais on a des élèves qui fréquentent ici pendant l’année scolaire. Ça veut dire qu’ils sont déjà avancés, et ils prennent des cours pour se perfectionner », dit-elle, sourire aux lèvres.
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Dans cette première session de camp de vacances, plus de 40 enfants et adolescents prennent part afin de s’occuper sainement durant les vacances. Des initiatives parmi tant d’autres qui permettent, selon la psychologue Awa Minougou, l’épanouissement des tout petits en attendant la reprise des classes.
« Ces camps vacances sont importants pour l’épanouissement de l’enfant parce que ça contribue à son bien-être. Il ne faut pas que les parents en abusent sinon en soi, ce n’est pas mauvais. Ça occupe au contraire sainement les enfants, durant la période au lieu de les laisser devant la télé ou certains écrans », conseille le coach.
Inculquer les bases de la musique aux jeunes enfants, occuper sainement les jeunes pendant les vacances, promouvoir l’art plastique, les dessins, les peintures, et la musique traditionnelle au profit de ces jeunes tels sont les objectifs de l’Association Musicale pour les Enfants du Monde (AMEM). Cette association est devenue un véritable tremplin pour les jeunes enfants qui arrivent à manier avec aisance les instruments de musique.
Safiatou ZONG-NABA