Ignoré par certaines, négligé par d’autres, le bilan de santé n’est pas mis à sa place par de nombreuses personnes. Et pourtant son importance reste indéniable. C’est même une démarche de « prévenir vaut mieux que guérir ».

Sur le millier de chemins que l’on peut emprunter pour permettre à l’organisme de garder son triple A en santé, il y a le bilan médical. Et pourtant, son importance est ignorée par certains. Devant son poste téléviseur, position avachie, assis sur un fauteuil, les pieds dans un autre, Souleymane Paré discute bruyamment avec un ami venu lui rendre visite. A 25 ans, il n’a jamais fait un bilan de santé.

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« Non, non, je n’ai jamais fait de bilan de santé. Ça ne m’est jamais passé par la tête aussi. (…) C’est bon pour nous. Mais vraiment, ça ne me passe pas par la tête. Peut-être un jour, on va essayer de voir ça », avoue-t-il l’air médusé.

Son visiteur, par contre, a pris l’habitude de faire des visites médicales. Amadou Traoré (23 ans) expliqué qu’il est un athlète de MMA. Pour ce faire, il ne se souvient même plus du nombre de visites effectuées.

La visite médicale, un parapluie contre les maladies

Il précise que c’est une obligation pour le sport qu’il pratique. Et même si à son niveau, il n’y a rien à signaler, le jeune athlète confie avoir déjà été témoin de l’élimination de certains sportifs pour cause de maladies diagnostiquées lors de ces bilans, juste avant de monter sur le ring.  Sans cette découverte le combat leur aurait été fatal. Fort de cette expérience, Amadou ne doute pas un instant de l’importance des bilans de santé.

« Ça te permet de connaître toi-même. Ta santé. Si tu es en bonne santé ou pas. Et ça te permet de ne pas prendre d’autres maladies. Et si tu es malade aussi, ça te permet de connaître ta maladie et de te soigner aussi. Donc, ça nous protège beaucoup aussi », formule Amadou. 

Le coût des visites médicales, un obstacle?

Au quartier Bassinko, Evelyne Traoré a la tête à la préparation des concours de la Fonction publique. Entre deux sessions de révision intense, elle se rappelle aux souvenirs de son dernier bilan de santé. Évelyne décrit cette expérience comme particulièrement angoissante, surtout la période d’attente entre les examens et l’obtention des résultats. Mais au-delà du stress, elle évoque des coûts élevés.

« C’est très cher parce que, je dirais, pour trois examens, 37 500F CFA, ce n’est pas permis à tout le monde. Par exemple, quand je suis sortie, il y avait le parqueur de la clinique qui a dit, ah, que vraiment, c’est une chance pour toi de pouvoir payer autant pour pouvoir faire ces examens parce que nous, on ne peut pas peut-être se permettre. Peut-être même, c’est notre salaire, on ne peut pas se permettre », déclare la candidate à la Fonction publique.

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Sur le sujet, le médecin en santé communautaire, Docteur Karim Kombasséré est formel. La question de l’importance du bilan de santé ne se pose même pas« C’est comme si vous demandez s’il est important de réviser sa moto ou sa voiture. En termes de santé, la vie est plus prisée par rapport à un matériel. Le bilan de santé permet d’avoir une idée générale de votre santé, de connaître le fonctionnement de certains organes, ça vous permet d’anticiper et de prévenir des complications », avertit-il.  En plus du checking, l’agent de santé conseille vivement une alimentation saine et le sport pour prévenir certaines pathologies.

Adaptation Web de Boureima DEMBELE sur un reportage de Lagoun Ismaël DRABO