La saison des pluies suit son cours, avec parfois de grandes pluviométries. Cet entretien fait les prévisions météorologiques pour le reste de la saison, les risques éventuels d’inondation et les précautions à prendre pour éviter les risques. C’est avec l’ingénieur de la météorologie Delwendé Isaac Yaméogo, prévisionniste à l’Agence nationale de la météorologie, plus précisément au Centre national de prévision de veille et d’alerte météorologique. A l’en croire, pour le reste de l’hivernage, « il n’est donc pas exclu des périodes de fortes pluies qui peuvent causer des inondations ».

Studio Yafa : A quoi faut-il s’attendre pour le reste de la saison pluvieuse ?

Delwendé Isaac Yaméogo : Pour parler du reste de la saison, selon les résultats des prévisions saisonnières 2024 qui avaient été émises par l’Agence nationale de la météorologie depuis le mois de mai. Il ressort une fin de saison globalement tardive sur le pays. Ainsi, on peut dire que pour la zone sahélienne, c’est-à-dire la zone qui couvre un peu le Nord du pays, la fin de saison peut se situer autour du 15 et du 30 septembre.

Et pour la zone centrale, la bande centrale du pays, qui est la zone climatique soudano-sahélienne, on peut s’attendre à une fin de saison autour du 1er au 20 octobre. Et pour la zone soudano-sahélienne, c’est-à-dire la partie sud du pays, on s’attend à une fin de saison au-delà du 20 octobre. Voilà un peu les résultats des prévisions saisonnières qui présentaient un peu la fin, en termes de fin de saison de pluie au Burkina pour cette année 2024.

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Pour parler particulièrement de ce mois de septembre qui débute, on pourrait dire que la situation météorologique reste quand même assez favorable à des pluies pour ce mois de septembre.

Cette première semaine du mois de septembre pourrait être assez humide, comme les semaines en fin du mois d’août, avec notamment deux épisodes pluvieux majeurs qu’on entend sur le pays. C’est-à-dire durant la période du 3 au 4, avec des conditions qui sont très favorables à des pluies et des orages, notamment dans la moitié nord du pays.

Une tendance un peu excédentaire pour la pluviométrie

Et on a aussi un autre épisode attendu autour du 7 et 8 septembre qui pourrait donner des pluies sur la majeure partie du territoire. La deuxième semaine s’annonce un peu moins humide que la première, mais on constate un peu plus pour la troisième et la quatrième semaines du mois d’août, une situation assez normale avec une tendance un peu excédentaire pour la pluviométrie. Ça, c’est globalement parler de la pluviométrie à laquelle on pourrait s’attendre pour ce mois de septembre.

On a vu que certains de nos pays voisins, notamment le Mali, le Niger et même au Tchad, il y a eu des inondations récemment. Est-ce que le Burkina Faso doit se préparer éventuellement à des situations pareilles ?

Comme vous l’avez bien remarqué, cette saison a été vraiment marquée par des périodes de pluie assez intense sur des pays comme le Niger, le Mali, comme vous l’avez cité, et le Tchad aussi. Cela n’est pas à exclure pour le Burkina. Pourquoi nous le disons, parce que déjà, au vu des prévisions et de la situation météorologique, les pluies sont appelées à se poursuivre sur le pays durant tout ce mois de septembre. Il n’est donc pas exclu des périodes de fortes pluies qui peuvent causer des inondations.

Ce sont des phénomènes que nous surveillons très particulièrement et nous ne manquerons pas d’alerter les populations en cas d’occurrence imminente de fortes précipitations ou de périodes de pluies assez récurrentes qui pourront causer des inondations. C’est-à-dire que c’est une invite aux populations de rester attentifs à nos prévisions parce que nous ne manquerons pas de les alerter en cas d’imminence de tel phénomène de forte pluie ou de récurrence de pluie sur une courte période.

Mais puisqu’il y a des risques d’inondations, déjà, qu’est-ce qu’il faut prendre comme dispositions pour minimiser les risques au cas où ?

Disons que dans notre contexte, les inondations sont très souvent dues à des périodes de fortes pluies et aussi à des périodes où on a des pluies qui s’enchaînent vraiment sur une courte période. Ça peut aussi causer des inondations. Donc, pour atténuer ce phénomène, qui est très souvent dévastateur, c’est-à-dire que sur le plan humain, que ce soit matériel, nous dirons que le premier conseil, notamment pour les centres urbains, c’est le bon entretien et surtout le non-encombrement des ouvrages de drainage des eaux que nous avons dans nos centres urbains.

Recommandations aux populations

Cela peut permettre vraiment d’atténuer l’impact en cas de fortes pluies dans nos centres urbains. C’est le premier conseil que nous pouvons donner et qui peut permettre vraiment d’atténuer l’impact en cas de fortes pluies dans nos centres urbains. Et aussi, le conseil, je pense, qui est aussi donné aux populations, c’est d’éviter de s’installer dans des zones qui sont dites inondables ou aussi dans le cours ou le lit des points d’eau, je pense que c’est le conseil qui est donné aux populations.

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C’est d’éviter ces zones qui, je pense, sont bien cartographiées, bien connues sur le pays, afin d’éviter vraiment de se retrouver dans des situations désastreuses après de fortes pluies ou après des pluies qui s’enchaînent vraiment sur une courte période. Aussi, en cas de fortes pluies, il est recommandé vraiment aux populations d’éviter vraiment tout déplacement non nécessaire en cas de forte pluie et surtout de rester prudent et vigilant en cas de déplacement. Aussi, il est recommandé d’éviter la traversée des cours d’eau ou toute infrastructure qui se retrouverait submergée en cas de forte pluie.

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Aussi, dans ces moments de forte pluie, en cas de danger imminent, il serait important de contacter le service des pompiers ou de la protection civile pour avoir de l’aide afin d’éviter de se retrouver dans des situations encore plus difficiles en voulant soi-même prendre des initiatives. Voilà un peu des conseils génériques et généraux que nous pouvons donner et inviter peut-être à se rapprocher beaucoup plus des services de protection civile qui sont beaucoup plus outillés et beaucoup plus à même de donner encore plus de conseils dans ce genre de situation.

Entretien réalisé par Faïshal OUEDRAOGO