Football burkinabè: ce que les acteurs attendent du nouveau président Oumarou Sawadogo
Match de football du championnat national de football burkinabè, septembre 2023. Photo Studio Yafa.

Football burkinabè: ce que les acteurs attendent du nouveau président Oumarou Sawadogo

Le Colonel-major Oumarou Sawadogo a officiellement pris les commandes de la Fédération burkinabè de football (FBF), le lundi 9 septembre 2024. Le nouveau président compte apporter un nouveau souffle au football burkinabè. Chez les acteurs et observateurs du football national, les attentes vont de la réconciliation des acteurs à l’organisation de compétitions avec des infrastructures adaptées.

Vers un nouveau départ pour le football burkinabè après la passation de service entre Lazare Banssé et Oumarou Sawadogo. Le secrétaire général de la Fédération burkinabè de football (FBF), Alassane Dandjinou, a assuré ce passage de témoin sous le regard de plusieurs dirigeants et observateurs du football burkinabè.

Adama Ouédraogo, président de Majestic SC de Saponé, espère que les conflits internes à la FBF ne seront bientôt qu’un mauvais souvenir. « La première des choses que nous attendons du président, c’est la réconciliation des acteurs », déclare avec grand espoir Adama Ouédraogo.

Oumarou Sawadogo, nouveau président de la FBF, 09/09/2024, Ouagadougou. Photo Studio Yafa.

Pour lui, la réconciliation est la clé. Ces querelles intestines ont freiné le développement du sport roi au Burkina Faso. Et, il est maintenant temps de reconstruire la confiance pour que le football burkinabè puisse enfin redécoller.

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Boureima Maïga, ancien international burkinabè a créé le centre de formation Ad-Duha. Ce centre est un moyen pour lui de contribuer également à la formation de la relève. Il abonde dans le même sens que Adama. « Il faut qu’il y ait la réconciliation entre nous les acteurs parce qu’il y a eu beaucoup de division », glisse-t-il calmement, avant d’ajouter d’une voix plus affirmée : « ensuite, il faut faire en sorte que le championnat soit d’un haut niveau pour permettre à nos équipes d’être compétitives ».

La saison écoulée, le championnat national a été plusieurs fois interrompu. Ce contexte n’a pas permis aux équipes et aux joueurs de travailler dans des conditions convenables. Cela doit changer selon Adama Ouédraogo, dont l’équipe a terminé deuxième au championnat national. « Nous voulons que la fédération propose des calendriers clairs pour les compétitions, afin que les clubs puissent savoir quand les compétitions commencent et s’achèvent, pour pouvoir planifier leurs activités », suggère-t-il.

La formation des acteurs

Mais pour un championnat de haut niveau, Oumarou Sawadogo, selon Maïga, doit mettre l’accent sur la formation de la relève, des entraîneurs et des médecins etc. « Sans une bonne formation, nous ne pourrons pas espérer voir émerger de nouveaux talents », analyse Maïga, se basant sur sa propre expérience.

Oumarou Sawadogo félicité par Lazare Banssé lors de la passation de service, photo: Studio Yafa.

Pendant le mandat de Lazare Banssé, certains acteurs ont dénoncé l’absence ou la mauvaise organisation des championnats des petites catégories. Joseph Kaboré, dit Sap Olympique, ancien international burkinabè, rappelle que malgré les bons résultats récents des petites catégories, le Burkina Faso ne dispose pas de championnat pour les petites catégories. « Il faut faire en sorte que le football se joue à tous les niveaux », souhaite-t-il.

Le sujet des infrastructures est une autre plaie du football burkinabè. Depuis trois ans, le Stade du 4-Août de Ouagadougou est suspendu. Il est jugé non conforme aux standards internationaux par la Confédération africaine de football (CAF).

Des solutions durables

L’éclairage des stades Issoufou Joseph Conombo à Ouagadougou et Wobi de Bobo-Dioulasso ne favorise pas les rencontres en nocturne. « Concernant les infrastructures, c’est le KO total. Tout est à refaire », regrette Adama Ouédraogo comme s’il lançait un appel au secours.

Issoufou Dem, observateur averti du football burkinabè, ne manque pas une occasion de suivre les rencontres du championnat national. « La base, c’est de permettre aux pratiquants de jouer dans de bonnes conditions. Sans terrains de qualité, nos équipes ne pourront pas progresser », juge Issoufou Dem. Il espère que le nouveau comité exécutif saura trouver des solutions durables, notamment en collaboration avec le gouvernement, pour réhabiliter les stades existants.

Le colonel-major Oumarou Sawadogo, de son côté, est bien conscient des attentes placées en lui. Il a promis de tout mettre en œuvre pour ne pas décevoir les acteurs du football burkinabè. En attendant, le nouveau président doit s’atteler à l’organisation des différents championnats nationaux.

Boukari Ouédraogo