Business du bio au Burkina: une chaîne qui profite à l’homme et à l’environnement

Business du bio au Burkina: une chaîne qui profite à l’homme et à l’environnement

Il y a trois ans, Amidou Nikiéma a fait le pari audacieux de se lancer dans la production biologique de légumes. Actuellement, cet agriculteur de Loumbila, à la sortie Est de Ouagadougou, ne regrette pas son choix. Ses récoltes se vendent pour son bonheur et celui des consommateurs soucieux de leur santé.

Loin des pollutions de la ville, Amidou Nikiéma travaille paisiblement dans son champ de tomate bio. En cette journée, l’agriculteur d’une quarantaine d’années est occupé à repiquer des plants de tomates, pieds nus. La musique jouée par son poste radio lui tient compagnie.

Amidou Nikiéma a un bénéfice de 4 à 5 millions sur un demi-hectare, Studio Yafa

Lancé dans la production bio il y a trois ans de cela à Loumbila, sortie Est de Ouagadougou, Amidou ne regrette pas son choix. « Sur un demi-hectare, nous avons en moyenne 400 à 500 000 FCFA de dépenses pour un bénéfice de 4 à 5 millions. C’est rentable », affirme-t-il tout comblé. Le producteur avoue s’être lancé la première fois pour « essayer voir ». Il avait alors eu avec l’accompagnement de Bioprotect, une structure spécialisée dans la fabrication d’intrants biologiques.

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 À l’usine de Bioprotect de Sabtenga, dans le département de Pabré, on comprend mieux la qualité des intrants biologiques utilisés par Amidou. L’odeur piquante du piment et des autres légumes mélangés dans de grosses bassines donne un aperçu des ingrédients naturels qui entrent dans la composition des fertilisants et répulsifs. « Nos produits sont garantis sans résidu chimique, grâce aux analyses régulières menées dans notre laboratoire », souligne la responsable de la formulation des produits biologiques, Waongo Apolline.

L’usine Bioprotect fabrique des fertilisants et répulsifs bios, Studio Yafa

« Nous travaillons avec le CNABIO (Ndlr. Conseil National de l’Agriculture Biologique) qui nous a délivré le certificat bio SPG (Ndlr. Système participatif de Garantie) qui permet de garantir la qualité des aliments, la qualité du travail, la qualité de l’union des producteurs », affirme la directrice générale adjointe, Martine Sawadogo. Pendant ce temps, elle croque à pleine dent un gombo fraîchement récolté dans le champ d’expérimentation de l’usine. Une preuve que ces produits sont sans danger. 

Ecouter le reportage: Amidou Nikièma, le promoteur de l’agriculture biologique

Après avoir quitté la terre, les récoltes de Amidou le producteur de tomate à Loumbila, seront acheminées directement dans les boutiques Eco Bio. L’une d’elles est située au quartier Kouritenga à Ouagadougou. Seuls les producteurs engagés dans l’agroécologie peuvent y vendre leurs récoltes. « Nous suivons de près chacun de nos fournisseurs pour s’assurer du respect du cahier des charges bio », explique le responsable des approvisionnements, Sondo Pousga.

Ce jour, à la boutique, des tangelos, des tomates, des pommes de terre, des concombres, des choux fleurs, des aubergines locales, des ignames, du gingembre, de l’ail, ou encore des produits transformés en poudre ou en huile sont bien disposés. Ils attendent les clients dont la majorité se fait livrer leur commande à domicile.

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Sylvie Tiawara reçoit régulièrement son panier bio à domicile. Cette habituée au visage rayonnant consomme les produits bio sur recommandation médicale depuis quelques années. « C’est à cause de mes maladies chroniques. Mes médecins m’ont conseillé de manger sainement, et c’est ce qui m’a motivée à consommer des produits bio »explique-t-elle. 

La dame d’une quarantaine d’années, affiche un large sourire quand elle parle du bio. Son nouveau mode d’alimentation semble avoir un impact positif sur sa santé. « Les produits bio donnent la santé », confirme la clienteEt au-delà de l’aspect médical, « le bio a meilleur goût et se conserve mieux que les produits conventionnels », conclut la jeune dame.

Sarah Dumas Kaboré (Stagiaire)