Après le verdict du procès du putsch manqué du 16 septembre 2015, certaines jeunes victimes pensent parvenir au pardon. D’autres, par contre, estiment que certains condamnés n’ont pas reconnu leur faute.
Benjamin Sana a passé 9 mois sur un lit d’hôpital en 2015. Cette année-là, il a reçu une balle à la jambe droite durant le coup d’état manqué, alors qu’il manifestait avec ses camarades pour la libération des autorités de la transition. Le jeune homme dit être apaisé à présent après le verdict du procès. «Moi je peux dire que justice est faite parce que je fais confiance à la justice ; à nos avocats. S’ils sont aux devants des choses, nous ne pouvons qu’écouter alors je suis satisfait », affirme Benjamin Sana après le verdict du procès rendu public le lundi 2 septembre.
En 2015, Badaman, le jeune frère de Patrice Bazié a eu moins de chance que Benjamin Sana. Il a été abattu par balle alors qu’il était au grin au quartier Gounghin de Ouagadougou. Quatre ans après, Patrice déplore le fait que certains n’aient pas reconnu leur tort. « Quelques-uns seulement ont reconnu qu’ils ont fauté et qu’ils ne sont pas prêts à recommencer mais la plupart ont tout rejeté ; ont tout nié en bloc pour dire que ce n’est pas eux qui l’ont fait », regrette Patrice.
Le processus de réconciliation est ainsi lancé selon Soumaila Ouédraogo qui a perdu sa sœur lors de ce coup d’Etat manqué. « Ce que nous souhaitons réellement, c’est la paix et le bon vivre au Faso. Nous prions Dieu pour qu’il nous apporte cette paix qui est réellement chère », commente-t-il. Les avocats de la défense ont jusqu’au 17 septembre 2019 pour faire appel de la décision des juges.