Cheick Alassane Sanou dit Iron Biby a remporté son sixième titre de champion du monde de log lift en soulevant 231 kg à Birmingham en Angleterre. Accueilli en héros à Ouagadougou, il continue de promouvoir cette discipline et d’inspirer la jeunesse burkinabè à se surpasser. Celui qu’on appelle l’homme le plus fort du monde est déterminé à faire plus. Il vise désormais un nouvel objectif : soulever un jour 240 kg.
C’est devenu une habitude. Iron Biby, le colosse burkinabè, descendant d’un avion avec cette statue de champion du monde. Dès qu’il foule le sol, il est accueilli par des membres du gouvernement à travers un protocole bien rodé. Ensuite, vient le moment des interviews avec les journalistes, avant qu’une marée humaine ne l’accompagne dans les rues de Ouagadougou.
A chaque fois qu’il remporte un titre de champion du monde de log lift, une épreuve de force qu’il a contribué à faire connaître au Burkina Faso et en Afrique, cette scène se répète. Et cette année encore, Iron Biby n’a pas fait exception à la règle.
De son vrai nom Cheick Alassane Sanou, il a une nouvelle fois inscrit son nom dans l’histoire le samedi 7 septembre 2024, à Birmingham, en Angleterre. Détenteur du record mondial avec 230 kg, Iron Biby a cette fois-ci soulevé 231 kg, écrasant son propre record.
« Je vise les 240 kg »
Le mardi 17 septembre 2024, à l’aéroport de Ouagadougou, sous haute surveillance, une petite foule était là pour assister à son arrivée. A sa sortie du hall présidentiel, l’atmosphère devient électrique. Deux griots entonnent des chants à la gloire de « l’homme le plus fort du monde ». L’accueil est digne d’un roi.
Après six titres mondiaux, Iron Biby ne semble pas rassasié. « On ne finit pas de s’habituer », explique-t-il d’une voix posée mais déterminée. Ses ambitions sont loin d’être épuisées. Son objectif de cinq titres dépassé, il regarde maintenant plus loin. « Je pense qu’il y a encore un titre de champion du monde à remporter. Ce n’est pas terminé, je vise les 240 kg », annonce-t-il, une lueur de défi dans les yeux.
Malgré ses cinq précédents titres, Iron Biby a vécu cette compétition avec des moments de doute. Une blessure survenue une semaine avant l’épreuve a failli tout compromettre. « J’avais peur. Mais plus il y a le risque, plus cela m’excite et plus je travaille dur. C’était un défi », révèle-t-il. Et ce défi, il l’a relevé de la plus belle des manières. « La pression, c’est une autre force. Je l’ai transformée en énergie positive », ajoute-t-il.
Pour la première fois, la télévision nationale burkinabè a retransmis en direct son exploit. Une initiative qui a permis à des milliers de Burkinabè de suivre son exploit. Cette démarche n’a pas manqué de toucher le champion. « Cela a permis de mieux promouvoir ce sport au Burkina Faso et en Afrique », souligne-t-il sans cacher sa fierté.
Lire aussi: Haltérophilie, les hommes forts de Dapoya sur les traces de Iron Biby
A sa sortie de l’aéroport, une fine pluie tombe, mais cela n’arrête pas quelques fans. Un groupe de jeunes brandit le drapeau du Burkina Faso, scandant son nom : « Iron Biby ! Iron Biby ! ». Vêtu d’un débardeur noir, qui met en valeur ses muscles impressionnants, il s’arrête pour des selfies, échange quelques mots avec ses admirateurs. Mamadi, l’un d’eux, est aux anges : « On est fier de lui. Ce qu’il fait honore notre pays », crie-t-il.
Bruno Compaoré, chef d’orchestre de l’équipe d’animation de l’Union nationale des supporters des Etalons (UNSE) est également présent avec sa troupe. « Iron Biby fait notre fierté. C’est grâce à lui que nous, on connaît ce sport. Chaque année, on est là pour l’accueillir parce qu’il fait honneur au pays », clame-t-il avant de continuer à battre son tam-tam.
Inspirer des générations de champions
Pour Iron Biby, ces moments de communion avec son public sont importants. Il se bat aussi pour eux, pour inspirer la jeunesse à croire en ses capacités. « La discipline de force a toujours existé. Elle n’était juste pas professionnalisée. Je veux montrer que c’est possible d’en vivre », explique-t-il. Mais au-delà de la performance physique, c’est l’esprit de dépassement de soi qui l’anime. « Le secret, c’est de travailler. On se fixe des objectifs, on bosse dur et on va chercher », ajoute-t-il.
Son message semble avoir trouvé écho. Le ministre en charge des sports, Roland Somda, admet que des disciplines comme le log lift étaient autrefois négligées. « Avec les performances de Iron Biby, il est temps de mettre l’accent sur toutes les disciplines sportives », reconnaît-il. Mais avec ces exploits qui font briller le Burkina Faso sur la scène continentale, cela interpelle à miser sur tous les sports.
Iron Biby compte continuer à battre des records. Mais, pas que ça. Il veut aussi contribuer à faire naître une génération de champions au Burkina Faso.
Boukari Ouédraogo