C’est parti pour une nouvelle année scolaire. Après trois mois de vacances, élèves et enseignants ont repris le chemin de l’école. Au complexe privé Bethsaleel à Saaba, l’effervescence de la rentrée se fait sentir. Les parents, anxieux, finalisent les inscriptions, tandis que les élèves, enthousiastes, se préparent à commencer une nouvelle année.
1er octobre! Comme dans tous les établissements scolaires du Burkina Faso, c’est la rentrée à l’école « Bethsaleel » de Saaba, une commune rurale près de la capitale Ouagadougou. La cour de l’école est en pleine effervescence. Des élèves déambulent, échangeant des sourires et des rires. Les bavardages animés des enfants s’entendent depuis leurs salles de classe. Une ambiance d’anciens camarades de classe qui se retrouvent. Certains se rémomorent, dans les conversations, les temps forts de vacances. Le petit marché vit de nouveau, des tables alignées proposent des articles divers. Jus, pain, eau… Les commerçantes entendant les clients, espèrent faire de bonnes affaires.
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Des parents en retard, s’affairent pour finaliser l’inscription de leurs enfants. Certains scrutent les documents avec une anxiété perceptible dans les yeux. D’autres avancent, fiers, portant les cartables tout neufs de leurs enfants. Ces cartables semblent presque trop grands pour leurs petites silhouettes. L’excitation est palpable. Une légère nervosité flotte aussi dans l’air.
Premier jour de rentrée, premier jour de cour
Dans la classe CP2, pas de round d’observation, les cours ont déjà débuté. Les élèves de Adèle Laure Wilé passent tour à tour au tableau pour réviser les leçons apprises l’année précédente. « C’est une révision pour qu’ils se rappellent ce que l’on a vu l’année passée avant de plonger dans ce qu’ils doivent apprendre cette année, » précise l’institutrice. Les enfants, âgés de 6 à 8 ans, s’avancent un à un, bâton de lecture en main, l’air concentré.
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Un garçon, un peu hésitant, s’avance et commence à lire lentement, déchiffrant les lettres et les syllabes sous le regard bienveillant de Madame wilé, qui n’hésite pas à lui souffler quelques conseils au besoin. À chaque succès, ses camarades, sur l’instruction de leur maîtresse, applaudissent chaleureusement. Le garçon sourit, visiblement heureux et soulagé, et retourne à sa place, la fierté illuminant son visage. Les autres enfants, encouragés par cette énergie positive, suivent le mouvement et reçoivent également des applaudissements, renforçant ainsi leur confiance en eux.
À l’approche de midi, une autre scène se dessine à l’entrée de l’école. Un groupe de parents s’est rassemblé, chacun attendant avec impatience de récupérer son enfant. Certains sont venus à pied, d’autres à moto ou en voiture. Ce moment est rempli de sourires, d’accolades et de conversations animées. Madame Ouédraogo, mère de trois enfants, se détend en voyant son fils arriver, son grand cartable sur le dos et sa gourde accroché au cou. « La rentrée, c’est toujours un peu stressant, mais on s’y habitue », confie-t-elle en souriant. « Cette année, avec la vie qui est chère, c’était un vrai casse-tête. Il manquait toujours quelque chose».
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Non loin de là, Monsieur Sawadogo, père de deux enfants, arrive avec les bras chargés de cahiers et de livres. Il revient de l’école de l’un de ses enfants . « On court partout les premiers jours. Entre les uniformes, les fournitures et les papiers à remplir, ce n’est pas de tout simple », dit-il en riant. Pendant ce temps, un autre parent essaie de faire asseoir son fils sur sa moto. L’enfant, plein d’énergie, refuse de rester en place, provoquant des rires parmi les autres parents.
L’Administration au four et au moulin
À l’intérieur de l’école, le directeur du complexe scolaire Bethsaleel, Casimir Yaméogo, est affairé. Le nez plongé dans ses fiches, il planifie tout en accueillant les parents. « Chaque rentrée est un défi », explique-t-il, occupé par ses papiers. « Il faut tout gérer : les inscriptions, les classes et rassurer les parents. » Le directeur sait que l’école est bien plus qu’un simple lieu d’apprentissage. « Ici, nous apprenons aux enfants à avoir confiance en eux, et notre objectif est que chaque enfant puisse réussir, » ajoute-t-il. « L’école, c’est un espace où les enfants apprennent à devenir des citoyens, il faut leur inculquer des valeurs morales».
Cette école de Ouagadougou est le reflet de nombreuses autres à travers le pays, où la rentrée scolaire est un événement marquant. Derrière chaque élève se cache un parent dévoué, un enseignant engagé et une équipe administrative attentive. Tous participent, à leur manière, à l’épanouissement des enfants.
Lagoun Ismael DRABO