Bobo-Dioulasso, 2e ville du Burkina Faso, a enregistré de fortes pluies ces derniers jours. Celles du 07 octobre 2024 ont occasionné particulièrement d’énormes dégâts. Des maisons, des magasins et même des écoles sont inondés pendant que certaines artères de la ville sont impraticables. Les cours ont été suspendus dans certains établissements scolaires. Pour des habitants, d’aussi fortes pluies n’ont jamais été enregistrées au mois d’octobre.
133, 3 mm de pluie ! C’est la quantité recueillie à Bobo-Dioulasso ce 7 octobre selon Météo Burkina. Conséquence, la ville s’est retrouvée de nouveau sous les eaux. Des maisons complètements démolies, d’autres éventrées ou fissurées, et même des écoles envahies par les eaux.
C’est le triste constat fait après la grande pluie dans les artères de la ville. Le trop plein d’eau a également contraint des riverains à la fermeture des magasins, boutiques et autres lieux de commerce. Habitant au secteur 22 de Bobo-Dioulasso, Noufou Zongo, a vu sa maison s’écrouler sous son regard impuissant. « Voici notre maison écroulée », nous dit-il en montrant de la main, un tas de ruines.
« On n’a pas pu faire quelque chose. Nos habits, les cahiers des enfants, tout est sous les eaux. Il ne nous reste rien de bon », déplore le chef de famille sinistré. Habitant le quartier depuis des années, Noufou Zongo soutient qu’à chaque saison pluvieuse, lui et sa famille vivent malheureusement cette situation d’inondation. Mais il ajoute que cette fois, c’est vraiment exceptionnel. « On ne savait pas que dans le mois d’octobre, il pouvait pleuvoir comme ça », soupire-t-il.
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Irène Nikiéma est également une victime de l’excès d’eau de pluie du 7 octobre 2024. Sa maison a cédé. Désemparée, elle dit ne plus savoir à quel saint se vouer. « Je ne sais même pas où aller vivre. La maison est entièrement tombée. Il ne me reste plus rien», dit-elle, avec une voix remplie de tristesse.
Un peu plus loin au secteur 21, c’est un autre calvaire. Les routes inondées ont rendu quasiment impossible toute circulation pendant des heures. Des véhicules submergés n’ont pas pu aller plus loin. C’est le cas de cet automobiliste bloqué sur son trajet. « Mon moteur a été noyé. Je partais en ville, malheureusement je ne peux plus avancer à cause de la montée des eaux sur la route. La voiture refuse de démarrer. Cette pluie a vraiment fait plus de dégâts que de bien », constate-t-il.
Des écoles fermées en attendant de meilleurs jours
Des écoles et autres infrastructures n’ont pas été épargnées par la fureur de ces eaux. L’école Herèsso, située au secteur 29 de Bobo-Dioulasso, a subi des inondations obligeant les enseignants à interrompre les cours, selon son directeur Mohammed Sanogo. Une situation difficile seulement quelques jours après la rentrée scolaire.
« Ce matin, les élèves étaient en cours, mais vers 10 heures, on a senti que l’eau rentrait dans les salles, donc on était obligés de libérer les élèves et trouver une salle pour les mettre en sécurité avant l’arrivée des parents. L’école va rester fermée le temps qu’on trouve une solution à ces dégâts », nous explique M. Sanogo, visiblement préoccupé par la situation, surtout que le ciel continue de s’obscurcir, annonçant d’autres averses.
Après avoir scruté le ciel de crainte de prochaines pluies de la même ampleur, les Bobolais tournent leur regard vers les autorités communales. « Il faut que l’autorité communale pense à faire plus de caniveaux, sinon on va toujours faire face à des inondations. Au secteur 21 il n’y a pas du tout des caniveaux donc une grande pluie seulement c’est bonjour les inondations », estime Hervé Sawadogo, le visage grave traduisant sa colère.
Mamou Ouédraogo (collaboratrice)