Les Étalons du Burkina Faso ont validé leur qualification pour les phases finales de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025 au Maroc. Après plusieurs semaines marquées par des polémiques autour de l’absence des capitaines Bertrand Traoré et Issoufou Dayo, l’équipe presque au complet a triomphé et obtenu son ticket tant convoité.
Des scènes de liesse ont éclaté au stade Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan dès le coup de sifflet final du match entre le Burkina Faso et le Burundi. Les supporters burkinabè, venus en masse, ont envahi la pelouse pour célébrer cette qualification.
Cette ambiance festive arrive comme un soulagement après une CAN 2023 en Côte d’Ivoire marquée par une élimination décevante en huitième de finale face au Mali (2-1). Cette nouvelle qualification permet aux Étalons de renouer avec leur public.
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Les Étalons ont entamé leurs éliminatoires par un nul prometteur face au Sénégal (1-1) avant de dominer le Malawi (3-1). Mais c’est surtout face au Burundi qu’ils ont brillé, remportant une double confrontation sans appel : une victoire écrasante (4-1) suivie d’une autre victoire (2-0), synonyme de qualification.
L’unité semble désormais régner au sein du groupe. Bertrand Traoré, de retour après six mois d’absence, a montré son attachement au maillot national. « Chaque fois que je dois porter le maillot de l’équipe nationale, c’est avec fierté que je le fais. J’avais à cœur d’aider mes coéquipiers » assure le numéro 10 de l’équipe nationale du Burkina Faso.
Le dimanche 13 octobre 2024, le capitaine entré en cours de jeu n’a pas tremblé pour transformer un penalty dans le temps additionnel. Sans pression. « J’ai déjà tiré beaucoup de penaltys. J’en ai raté certains, j’en ai marqué d’autres. Je suis habitué et je sais comment m’y prendre, peu importe le moment », explique-t-il.
Brama Traoré entre dans l’histoire
Avec cette qualification, le sélectionneur Brama Traoré, arrivé en mars 2024, inscrit son nom dans l’histoire du football burkinabè en tant qu’entraîneur local. « Je rentre dans l’histoire avec toute l’équipe. Il y a les joueurs et mes assistants qui ont mouillé le maillot pour que nous puissions nous qualifier après quatre matchs. Ce n’est pas seulement le coach qui entre dans l’histoire », dit-il en toute humilité.
Mais l’objectif des Étalons ne s’arrête pas là. Ils visent désormais la première place du groupe L, où ils affronteront encore le Malawi et le Sénégal : « La première chose était de se qualifier. Maintenant, on va tout faire pour finir premiers et profiter d’un bon tirage pour bien entamer la CAN, car les deuxièmes auront un parcours plus difficile. Mais on sera prêts à toute éventualité. Avec ce groupe, nous sommes confiants et nous savons ce dont nous sommes capables », a souligné Edmond Tapsoba.
Cette victoire et la qualification sont venues refermer une parenthèse compliquée marquée par des contreperformances avec une défaite en Égypte (1-2) et un nul frustrant contre la Sierra Leone (2-2) dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du Monde. Ces contreperformances avaient suscité des critiques sur les choix tactiques de Brama Traoré. Mais la qualification anticipée pour la CAN 2025 a permis à l’équipe de regagner en confiance.
Une équipe en confiance
« On a retrouvé la confiance avec cette qualification. Le retour de nos capitaines Bertrand Traoré et Issoufou Dayo nous a beaucoup aidés. Avec ce groupe, on peut faire de grandes choses », assure Tapsoba.
Alors que les Étalons sont déjà tournés vers les phases finales de la CAN, prévues entre décembre 2025 et janvier 2026, les regards se tournent également vers les éliminatoires de la Coupe du Monde. L’objectif est clair : décrocher une première qualification historique. « C’est la Coupe du Monde qui est importante pour nous maintenant. Beaucoup de joueurs ici méritent de jouer une Coupe du Monde », déclare Issoufou Dayo.
Pour maintenir la forme d’ici à la CAN, le groupe devra rester concentré et compétitif : « D’ici la CAN, tout peut arriver. Il y aura des nouveaux joueurs, certains connaîtront des baisses de forme, d’autres seront en meilleure forme. À nous d’être positifs mentalement », prévient Tapsoba.
Bertrand Traoré insiste sur l’importance de la régularité : « Nous avons une équipe compétitive. Chacun doit continuer à travailler en club pour obtenir de bons résultats en sélection ». Les Étalons ont rendez-vous en novembre pour les dernières journées des éliminatoires. L’enjeu sera de décrocher la première place du groupe et de confirmer leur statut avant de se lancer dans la quête d’une qualification historique pour la Coupe du Monde 2026.
Boukari Ouédraogo