Le Tour du Faso, l’une des compétitions cyclistes les plus populaires d’Afrique, se tient du 25 octobre au 3 novembre 2024 au Burkina Faso. Cependant, cette 35e édition est marqué par un coup dur: l’absence de Paul Daumont, maillot jaune de la précédente édition victime d’une blessure.
L’année dernière, le cycliste burkinabè Paul Daumont a fait vibrer les amoureux du cyclisme au Burkina Faso. Mais pour cette 35e édition, les supporters des équipes nationales burkinabè n’auront pas le plaisir d’admirer les coups de pédale de leur héros national. A lui seul, il avait remporté cinq des dix étapes du Tour du Faso 2023. Victime d’un accident en janvier 2024, Paul Daumont a dû subir une nouvelle opération en septembre.
L’athlète burkinabè devra encore subir une deuxième intervention, ce qui écarte toute chance de le voir revenir cette année sur le circuit du Tour du Faso. Il est d’ailleurs absent du groupe de cyclistes burkinabè qui se prépare à affronter cette échéance. Le directeur technique national de la Fédération Burkinabè de Cyclisme (FBC), Martin Sawadogo, constate avec regret l’absence de son champion.
La relève, l’espoir
Même sans son capitaine, le Burkina Faso ne renonce pas. Martin Sawadogo place ses espoirs dans un groupe de jeunes coureurs prêts à se battre, tels que Mouni Vincent, Souleymane Koné, Moucaila Rawendé et Saturnin Yaméogo. « Ils ont déjà montré qu’ils pouvaient rivaliser avec les meilleurs, et le cyclisme, c’est avant tout un sport collectif », explique Sawadogo, confiant dans la capacité de ses protégés à conserver le maillot jaune sur les épaules burkinabè.
Les trois équipes du Burkina Faso sont en stage intensif à Koudougou, à 100 km à l’Ouest de Ouagadougou, pour préparer cette édition. Il s’agit de la dernière phase de préparation, avec 22 cyclistes présélectionnés. Un travail spécifique est mis sur la résistance, qui est, selon Martin Sawadogo, une stratégie incontournable face aux attaques fréquentes dans les compétitions cyclistes.
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Les compétitions nationales et internationales auxquelles les Étalons cyclistes ont participé ont permis de préparer l’équipe. Il s’agit notamment des tours du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Maroc, du Niger du Togo, du Cameroun, ainsi que du Grand Prix Chantal Biya. « Nous sommes à une phase de préparation tactique et morale pour motiver la troupe », révèle Martin Sawadogo.
La 35e édition du Tour du Faso se tiendra du 25 octobre au 3 novembre 2024. Le comité d’organisation a tenu une conférence de presse pour faire le point sur les préparatifs. Malgré un contexte de crise, le secrétariat permanent du Tour du Faso veut faire de cette compétition un symbole de résilience.
Le retour de la Russie
Dix équipes de Russie, Belgique, Hollande, Maroc, Sénégal, Cameroun, Mali, Côte d’Ivoire, Ghana, Bénin, Niger et Nigeria ont confirmé leur participation. Ces équipes chercheront à décrocher le maillot jaune face aux trois équipes du Burkina Faso, autorisées par l’Union Cycliste Internationale à concourir dans cette course de catégorie 2.2.
Au total, les 15 équipes devront parcourir près de 1 175 km à travers dix régions du Burkina Faso. La 9e étape Ouagadougou Kombissiri d’une distance de 148,800 km est la plus longue. La plus courte est celle entre Bobo Dioulasso et Banfora d’une distance de 85.5km.
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Si le Burkina Faso dominait autrefois le cyclisme en Afrique de l’Ouest, Martin Sawadogo alerte sur l’évolution du niveau des différentes équipes. « Les équipes du Mali, de la Côte d’Ivoire et du Cameroun comptent désormais des coureurs redoutables », prévient Martin Sawadogo. Présente depuis la première édition en 1987, où l’équipe olympique russe avait triomphé avec Igor Luchinko devant Oleg Vassiliev et le Burkinabè Sayouba Zongo, la Russie sera une nouvelle fois représentée, en accord avec l’orientation diplomatique actuelle du Burkina Faso.
Sous le signe de la résilience
Cependant, l’organisation de cette 35e édition n’est pas sans défis. Le comité d’organisation reconnaît avoir accumulé des créances en raison de promesses non tenues par certains partenaires. Les recettes de la précédente édition du Tour du Faso s’élevaient à 352 979 546 FCFA.
Les dépenses étaient estimées à 546 502 037 FCFA, laissant une dette de 193 522 491 FCFA. Malgré cela, le secrétaire permanent du Tour du Faso assure qu’il n’y aura cette fois aucune créance. Le budget prévisionnel de cette 35e édition est de 641 546 490 FCFA.
L’hébergement des sportifs, autre difficulté soulevée lors de la 34e édition, a été pris en compte. « Des efforts sont déployés pour offrir de meilleures conditions aux cyclistes et aux membres de la caravane », promet Joseph Poodah.
Enfin, dans le contexte sécuritaire délicat, le comité d’organisation a pris des précautions en évitant les localités les plus affectées par la crise sécuritaire. Il espère réussir le pari de l’organisation grâce à l’accompagnement des forces de défense et des volontaires pour la défense de la patrie.
Boukari Ouédraogo