Rue marchande du SIAO: Au-delà de l’art, une expérience humaine

Rue marchande du SIAO: Au-delà de l’art, une expérience humaine

La rue marchande du Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO) est le cœur vibrant de cet événement. Elle réunit artisans et visiteurs dans une célébration de la créativité et des traditions africaines, offrant une expérience unique mêlant découvertes, saveurs et rencontres.

Sous un soleil éclatant, la cour du SIAO est envahie par une foule joyeuse et curieuse. Les conversations se mêlent aux rires et aux sons des instruments traditionnels qui résonnent en harmonie avec la musique ambiante. Les enfants s’amusent, courant dans tous les sens tandis que leurs parents tentent de les garder près d’eux. Les adultes, quant à eux, se pressent d’un stand à l’autre. Les uns admirent les étalages de bijoux, de tissus et de sculptures tandis que d’autres marchandent les prix des objets.

Adjaratou Ouédraogo, venue avec sa famille, ne cache pas sa joie. « Avec tout ce qui se passe dans le pays, je suis heureuse que le SIAO ait lieu », déclare-t-elle avec un large sourire. À ses côtés, Boureima Sanou, un artisan venu de Bobo-Dioulasso et qui présente ses produits faits main avec passion.

« Ces sculptures en bois représentent notre culture et nos traditions. Je suis content d’être ici, peut-être que les gens vont apprécier et payer », espère-t-il. Pour lui, le SIAO est bien plus qu’un simple événement commercial. C’est un moyen de transmettre une partie de son héritage appris auprès de son père. 

Les artisans des saveurs

Hors des stands d’exposition, entre le pavillon de la créativité et celui du Soleil levant, l’odeur alléchante des grillades embaume l’air. Là, Biba Ki, cuisinière, présente ses spécialités comme le poulet braisé et les brochettes. De quoi faire saliver les visiteurs. « Le SIAO est une occasion pour nous. Cette année, je ressens que tout va un peu mieux », se réjouit-elle, en essuyant son front en sueur.

Biba Ki apprécie cette édition du SIAO, Ph: Studio Yafa

La jeune dame se rappelle les éditions précédentes du SIAO quand elle avait du mal à joindre les deux bouts. Cette fois-ci, les affaires promettent d’être florissantes. À côté de son stand, Amidou, un jeune serveur, s’affaire à servir des boissons. Son rêve est d’ouvrir son propre restaurant. « Voir tous ces gens apprécier ça me motive en tout cas », dit-il, avant de courir pour répondre aux demandes des clients. 

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 Dans cette rue marchande, Rebecca et Amidou, un jeune couple, déambulent main dans la main. Curieux mais un peu gêné de répondre à nos questions, ils échangent des regards complices avant qu’Amidou ne se lance timidement : « C’est une belle occasion de partager quelque chose ensemble ». Ils s’arrêtent, admirent les bijoux artisanaux, notamment des sacs qui, visiblement, sont trop chers pour qu’il puisse les offrir à sa compagne.

Un artisan algérien dans son stand d’exposition, Ph: Studio Yafa

Pour eux, cette sortie est une chance de s’évader, de découvrir ensemble des trésors du continent et de créer des souvenirs à deux. Pour Rebecca, cette sortie est l’occasion de solidifier leur amour : « Comme Monsieur n’a pas souvent le temps, des sorties comme celles-ci montrent aussi qu’il tient à moi, et c’est important ».

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Alors que le soleil commence à se coucher, l’effervescence du SIAO ne s’estompe pas. Les stands restent éclairés, et les visiteurs continuent d’arpenter les allées. Des artistes de rue offrent des performances de danse et de musique.

Dans cette rue marchande, les visages émerveillés et souriants témoignent de la joie de retrouver ce rendez-vous. Le SIAO, plus qu’une simple exposition, est un événement qui unit les peuples autour de l’art, du savoir-faire et du partage.

Lagoun Ismael Drabo (Collaborateur)