Dernières heures du SIAO 2024 : Pourtant, c’est maintenant que tout commence!

Dernières heures du SIAO 2024 : Pourtant, c’est maintenant que tout commence!

Alors que le Salon international de l’artisanat de Ouagadougou tire vers sa fin, c’est là que tout semble commencer. La fête se fait bien sentir dans les rues de la capitale en témoignent les embouteillages au centre-ville et l’affluence sur le site. Comme s’ils attendaient avec impatience ces derniers jours, les festivaliers parcourent les ruelles et couloirs qui mènent aux différentes portes d’entrée du site.

Depuis le 31 octobre, jour férié marquant l’an 10 de l’insurrection populaire au Burkina Faso, le SIAO grouille de le monde. Les files d’attente et les longs rangs serpentent les rues. Sur l’avenue des Tensoba, le rang se dresse jusqu’à environ 1 km ce vendredi 1er novembre 2024. Malgré le soleil éclatant et la longue attente, chacun garde jalousement sa place.

Les familles viennent vivre les derniers instants du SIAO, Ph. Studio Yafa

Marcelin Zango, arrivé il y a à peine 15 minutes avec sa petite famille se trouve à environ 300 m de la porte d’entrée. Dans un rang qui avance à pas de tortue, l’homme se dit prêt à attendre malgré tout pour profiter de ces derniers jours du SIAO. « Lorsque je suis arrivé, le temps de garer et revenir prendre le rang, il y a eu plus de 30 personnes qui sont venus compléter le rang, mais malgré tout, nous allons patienter » dit-il.

Dans un autre rang, Tamini est derrière une cinquantaine de festivaliers à environ 100 m de l’entrée. La veille, pourtant, elle a passé 3 h dans le rang avant d’accéder au site. Une attente qui en valait la peine selon elle. « Il fallait patienter parce que c’est le SIAO et il faut marquer sa présence surtout ces derniers jours. J’ai d’ailleurs vu des articles hier que je suis revenue pour acheter aujourd’hui » dit la jeune fille.

C’est ça le SIAO

Alors que certains font leur entrée, d’autres sont sur le chemin de retour comme Charlaine Nana, venue spécialement de Koudougou. Elle a profité du long week-end pour venir visiter et s’offrir des objets de souvenirs. « C’est une belle expérience et il fallait vraiment que je vienne. Je ne regrette pas d’avoir effectué le déplacement » lâche-t-elle en buvant du jus avec un sourire qui traduit visiblement sa satisfaction. Sur le site, la musique brouille parfois l’ouïe et empêche les échanges à certains endroits à cause du volume.

L’espace gastronomique vaut bien un détour, Ph. Studio Yafa

Et la bonne senteur des grillades fait saliver. Grâce Sawadogo, une autre festivalière se retrouve au milieu de mille et une chose. Depuis 3 h sur le site, la jeune étudiante dit faire des va-et-vient pour observer les articles, mais reste jusque-là indécise sur son choix. « Le marché offre tellement de choses que tu ne sais quoi prendre. Je suis venue depuis 14h je tourne, je suis tentée par les bracelets, un sac en Faso Danfani et des chaussures, mais vraiment je ne sais pas quoi prendre tout est beau » fait-elle savoir.

L’occasion est également belle pour les amis de longues dates de se retrouver pour partager des moments de convivialité. Dans un petit restaurant, Hamidou Cissé et ses amis célèbrent les retrouvailles autour d’un pot. « Nous sommes des promotionnaires de classe depuis 2012 et moi je suis en poste à Kaya, d’autres à Koudougou, Gaoua. Nous avons profité de ce long week-end pour nous retrouver ici, c’est vraiment ça, l’esprit du SIAO », se réjouit-il.

Tirer profit de l’affluence

Chez les restaurateurs et les exposants, c’est la course aux gains. Dans les ruelles du site, des restaurateurs accostent les clients pour leur proposer de la place ou les conduire dans leurs stands au sein des pavillons. Dans son petit restaurant, Mariam Samandoulougou, s’apprête à livrer une commande à des clients. La demande est forte contrairement à la première semaine du salon.

Dans les stands, les artisans espèrent profiter de l’engouement pour mieux vendre, Ph. Studio Yafa

« Au début, j’avais huit filles qui travaillaient avec moi et comme il n’y avait la clientèle, j’ai libéré deux, mais actuellement s’il, j’ai des filles, je les prendrai, car on n’arrive pas à satisfaire la demande. Entre hier et aujourd’hui, j’ai vendu plus entre 30 à 45 poulets alors que les commandes se poursuivent » se dit-elle, toute joyeuse. Même son de cloche chez Éric Nitiéma : « On est tellement débordé qu’il n’y a même plus de place assise. Il y a des clients qui mangent debout.

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Nandini venue de l’Inde pour sa quatrième participation au SIAO, profite également de l’affluence de ces derniers jours pour écouler le maximum de ses huiles essentielles « Au début, il y avait le marché, mais actuellement, il y a encore plus de demandes. On espère écouler tous nos produits d’ici la fin de la journée » souhaite-t-elle.

Dans les pavillons où toute une multitude de savoir-faire africain et mondial se déporte, l’art brille de mille feux. Et les talents s’expriment sur chaque objet exposé. Pour les exposants, l’occasion est elle belle pour faire des affaires.

À cette 17e édition du SIAO, le comité d’organisation a mis les petits plats dans les grands pour offrir aux festivaliers de quoi repartir avec de beaux souvenirs. Les soirées sont consacrées aux spectacles avec des animations musicales en live.

Faïshal Ouédraogo