Après plusieurs mois de perturbations, la circulation a finalement repris sur le pont de Tarfila, à 8 de km de Banfora, qui permet de relier Banfora à Bobo-Dioulasso sur une distance de près de 80 km. Détruit par les eaux de pluie en septembre, le pont avait contraint les usagers à emprunter une voie de contournement longue et difficile par la commune de Lemouroudougou. Cela avait provoqué d’importants retards et des conditions de voyage éprouvantes.
C’était un calvaire pour les voyageurs et les camions de marchandises qui désiraient se rendre à Bobo Dioulasso en passant par Banfora. Les fortes eaux de pluies du mois de septembre avaient endommagés le pont de Tarfila, presqu’incontournable pour tous ceux qui désiraient se rendre à Bobo Dioulasso. Alors, pour contourner le pont impraticable de Tarfila les conducteurs devaient passer par une route alternative passant par la commune de Lemouroudougou, située à cinq km de Banfora.
Dans cette petite commune tranquille en mardi 29 octobre, deux jours après la réouverture du pont de Tarfila les sillons laissés par les véhicules embourbés sont encore visibles, témoin du calvaire qu’on vécut les usagers. Cette voie, particulièrement dégradée sur un tronçon de 12 km, compliquait encore davantage les trajets. Un camion en panne encore stationné témoigne de la difficulté qu’on vécut les transports en commun, de marchandises et autres usagers qui désiraient se rendre à Banfora.
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Madou Diao, la trentaine, habitant de Lemouroudougou est aussi l’un des témoins de la difficulté des voyageurs. Celui qui nous sert de guide sur cette voie, semble encore marqué. « Il y a des endroits où la route est encore plus endommagée », explique Madou Dao. Initialement cette voie qui mène également à Banfora était peu utilisé à cause de son état dégradé.
Seulement des tricycles, des motos et quelques petits véhicules osaient emprunter cette voie. Cependant, après les dommages causés par les eaux de pluies au pont de Tarfila, le trafic s’est déporté sur cette voie. En peu de temps, un gros lot de véhicules en partance pour Bobo Dioulasso s’est déversée dans la petite commune. Depuis, la route s’est rapidement dégradée sous le poids des camions.
Les usagers sont contraints de zigzaguer sur cette route tortueuse pour ne pas perdre le contrôle mais aussi ne pas heurter de petites monticules de terres. Mais au moment, de monter une petite pente, le tricycle s’arrête et ne démarre plus, les obligeant à le pousser. Les secousses semblent avoir causé des dégâts.
La solidarité avec les voyageurs
« Depuis que les gros porteurs ont commencé à passer, la route s’est sérieusement dégradée, c’est devenu très difficile pour nous », souligne Abdoul Karim Karama qui vient de stationner son tricycle chargé d’arachides à peine récolter. Lui également est témoin de la peine vécu par les voyageurs sur cette route. Mais après quelques minutes d’arrêts, le tricycle refuse de démarrer. Le jeune homme est obligé de se faire aider pour pousser le tricycle à la recherche d’un mécanicien.
Selon Madou Diao, les voyageurs ont vécu un véritable calvaire sur cette voie. Selon ses explications, de longues files de camions étaient stationnés là. Certains endommagés, d’autres embourbés, contraignant les voyageurs à passer la nuit à cet endroit. Certains soir, l’endroit ressemblait à un marché. Des voyageurs étaient contraints d’y passer la nuit souvent sans aucune ressource suffisante.
« On a aidé des voyageurs en détresse. Ceux qui n’avaient rien à manger, au sein de la population, nous avons préparé pour leur donné à manger. Nous avons aussi accueilli d’autres pour qu’ils trouvent un endroit pour dormir », relate encore Madou Diao. Cela a permis d’aider ces voyageurs bloqués.
Le soulagement des usagers
Cependant, tout cela n’est qu’un mauvais souvenir désormais. Le gouvernement a réagi en installant un pont métallique temporaire pour permettre le passage des véhicules. Bien que solide, ce nouveau pont impose une circulation alternée. Chaque véhicule doit attendre que celui en sens inverse passe d’abord avant de s’engager. Cette contrainte limite la fluidité. Mais elle constitue un progrès considérable par rapport aux détours par la commune de Lemouroudougou.
Depuis la veille lundi, le retour à la normale sur le pont de Tarfila est accueilli avec soulagement par les voyageurs, notamment les chauffeurs de poids lourds. Parmi eux, Issa Traoré, un jeune chauffeur. « J’ai quitté Banfora à 9h pour rejoindre Bobo-Dioulasso, mais avec les embouteillages et les véhicules enfoncés, je n’ai eu la route que vers 16h », se souvient-il. Il assure avoir fait un mois sans voyager à cause du mauvais état de la route qui passe par Lemouroudougou.
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La réouverture du trafic sur cette voie était un défi pour les autorités locales qui accueillaient une étape du Tour du Faso 2024. Le président de la délégation spéciale de Banfora Yacouba Barro a pu constater par lui-même la réouverture effective de la route à la circulation. « Cette fois ci, il y a eu un travail de qualité, un travail sérieux. Nous avons été rassurées par les techniciens que c’est un travail définitif », assure-t-il.
Quant aux usagers, ils espèrent que ce nouveau point tiendra en attendant qu’une solution définitive soit trouvée pour assurer la fluidité de cet axe, l’un des plus fréquentés du Burkina Faso.
Boukari Ouédraogo