Situé dans la périphérie nord de Ouagadougou, Bassinko autrefois village est devenu un grand centre urbain habité par environ 20 000 habitants. Si cette centralité a des allures de villes modernes, son nom, riche d’histoire, tire son origine des actes fondateurs de ce quartier de Ouagadougou. Acte de naissance d’un quartier-ville.
Bassinko. Secteur 36 de l’Arrondissement 8 de Ouagadougou. Situé à l’extrême nord de la capitale burkinabè, ce quartier-ville est bordé à l’ouest par la commune de Tanghin Dassouri, le village de Silmiougou et celui de Zekounga.
Au nord et au nord-ouest, la commune de Sourgoubila. Au sud, il y a Komdagnonré et Noghin, selon une délimitation expliquée par le président de la Délégation spéciale de l’Arrondissement 8, Halidou Congo, qui couvre administrativement la zone.
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Jadis un village, Bassinko, avec 20 075 âmes dont 10 644 femmes, selon Halidou Congo citant des chiffres du Recensement Général de la Population et de l’Habitation du Burkina Faso de 2019, est devenu un secteur de la ville de Ouagadougou après le redécoupage administratif de 2012. Aujourd’hui, c’est un grand pôle urbain. Envahie par la modernité, cette localité logée le long de la RN2 (route de Ouahigouya), a pu garder sa dénomination, même si le nom originel a subi une légère modification.
A en croire Seydou Kaboré, le fils du défunt chef de terre, 73 ans, le nom de ce quartier n’est pas Bassinko. « C’est Baosinko ». Il raconte que ce sont des gens venus d’une contrée étrangère qui ont demandé l’asile chez les habitants de Nimnin. On leur a offert gite et couvert, et mieux « on leur a dit de chercher un coin pour construire leur habitat ». Et c’est de là que la localité tient son nom « Baosinko » en langue locale mooré. Le fils du chef de terre précise que c’est la transcription en français qui a donné Bassinko, dénaturant quelque peu l’appellation.
Les fondateurs de Bassinko sont de Mankoudgou
En complément, l’enseignant chercheur et fils de Bassinko, Dr Lassina Simporé, précise que la dénomination originelle, c’est «baw» qui signifie «chercher» et «Seko», c’est «une hutte». Il signale que les fondateurs de Bassinko, qui compte aujourd’hui 9 quartiers, sont, à l’origine, de Mankoudgou qu’il situe aux environs de l’actuel stade du 4-Août à Ouagadougou.
Dr Simporé raconte qu’il s’agit de deux frères qui ont voulu s’installer hors de la grande famille. Pour ce faire, ils se sont d’abord installés à Sabtenga, un village vers Laye à quelques 35 kilomètres de Ouaga. Après, ils ont estimé que Sabtenga est assez éloigné de la grande famille. L’un des deux a alors décidé de se rapprocher.
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Faisant escale, sur le chemin retour, à Nimnin, environs six km au côté sud, pour saluer les gens de ce quartier, ces derniers l’ont invité à chercher un endroit et puis s’installer. Ce qu’il fit. Ainsi il fonda Bassinko.
Le vieux Kaboré fait savoir que les habitants de Bassinko sont les Kaboré, Kouanda, Ouédraogo, Simporé, Ilboudo… Et font partie d’un peuple qui vivait essentiellement de l’agriculture et de l’élevage. Et du reste, il confie que la partie de Bassinko devenue la cité était leurs champs.
Aussi, il situe la création de Bassinko, à, à peu près, 500 ans. Et depuis ce temps, il y a eu, selon Seydou, des traditionalistes, des musulmans et Chrétiens qui ont vécu « ensemble ici et sans problème ».
Boureima DEMBELE