Le vendredi 15 novembre 2024, l’Université Thomas Sankara a accueilli la sortie de promotions du certificat en journalisme, communication et conflits organisé par l’Institut universitaire de formation initiale et continue (IUFIC) soutenu par la Fondation Hirondelle. L’objectif de cette formation est de fournir aux journalistes, dont ceux du Studio Yafa, des outils concrets pour la gestion de l’information et des conflits dans des contextes de crises.
Ils étaient 31 à recevoir leur certificat en Journalisme, communication et conflits, dans l’enceinte de l’Université Thomas Sankara. Après trois mois de formation intensive, les deuxième et troisième promotions de ce programme organisé par l’Institut universitaire de formation continue (IUFIC) ont vu leurs efforts couronnés par des certificats.
Parmi les récipiendaires, Amadou Tamboura, journaliste à la Radio Walde-Ejef de Gorom Gorom, dans la région du Sahel. Gorom Gorom est situé à environ de 320 km de Ouagadougou est une zone en proie à l’insécurité qui sévit au Burkina Faso depuis 2016.
Formation précieuse pour les journalistes en zone de conflit
Dans les zones reculées, les journalistes sont souvent formés sur le tas et n’ont toujours pas les moyens pour se payer des formations qualifiantes. C’était le cas jusque-là de Amadou Tamboura. Sa formation a été possible grâce au soutien de la Fondation Hirondelle, une ONG Suisse qui intervient dans les zones de conflit. « Pour moi, venant d’une zone à forte insécurité, cela m’a permis d’apprendre comment traiter l’information en période de crise. Et aujourd’hui, je suis certifié », explique-t-il.
Comme bon nombre de journalistes, travailler en tant que journaliste dans une localité comme Gorom Gorom où la menace des groupes armés est omniprésente. Ce nouveau contexte oblige les journalistes à s’adapter. Mais tous n’ont pas les outils nécessaires.
« Là-bas, tu n’as pas une grande marge de manœuvre pour traiter l’information. Certains sujets sont carrément interdits parce que des groupes armés peuvent appeler à la radio pour te menacer. S’ils ont ton numéro, ils te contactent directement et te mettent en garde », explique-t-il avec gravité.
Des outils pratiques
Alors, cette formation en journalisme, communication et conflits organisé par l’IUFIC lui offre des outils pratiques pour gérer les pressions et les risques liés à son métier. Les modules abordés durant ces trois mois de formation concernent la communication d’influence et des systèmes d’alertes socio-numériques, la gestion de l’information et de la communication en situation de crise, la sécurité des journalistes et des sources dans les zones de conflit. A cela, il faut aussi ajouter des modules sur la libérté d’expression, le panorama et la gestion des réseaux sociaux en temps de crises et sur les mécanismes endogènes de prévention des conflits.
« A travers cette formation, j’ai appris des choses essentielles comme la prévention et la gestion des conflits, mais aussi le droit humanitaire et les mécanismes endogènes de résolution de conflits », ajoute-t-il.
Ce certificat, est soutenu par des partenaires tels que la Fondation Hirondelle, une ONG suisse intervenant dans les pays en conflit ou en transition. Son objectif est de fournir une information de qualité aux couches vulnérables de la population. L’objectif de certificat est de renforcer les capacités des journalistes et communicateurs, notamment ceux évoluant dans des zones à défis sécuritaires.
Mieux préparés à faire face aux défis
Amadou insiste sur le rôle clé de la Fondation Hirondelle dans le succès de cette initiative : « Ces certificats ne sont pas juste des diplômes, ils vont nous servir dans notre travail quotidien, surtout pour nous qui évoluons dans des zones sensibles. Grâce à cette formation, je me sens mieux préparé à faire face aux défis du terrain ».
Le Studio Yafa, média de la Fondation Hirondelle au Burkina Faso intervient également pour fournir de l’information de qualité dans les pays situés dans des zones de conflits ou en situation de transition au Burkina Faso.
Pour aider le média à atteindre ses objectifs, la rédactrice en chef adjointe du Studio Yafa, Aicha Zango, a également pris part à cette formation. Ce nouveau bagage lui permettra de mieux aider ses collaborateurs et autres journalistes des radios partenaires à fournir une information de qualité en tenant compte du contexte sécuritaire.
Un autre collaborateur du Studio Yafa, Daboukoye Hema, de la Radio Munyu de Banfora, une radio partenaire installée à Banfora à près de 440 km de Ouagadougou a aussi pris part à cette formation aux côtés de membre de force de l’ordre.
Ismaël Lagoun Drabo