Dans sa mission régalienne de sécurisation, la police nationale effectue au quotidien des contrôles routiers dans la ville de Ouagadougou ainsi que sur grandes axes d’entrée et de sortie de la ville. Ces contrôles visent à effectuer des fouilles et à vérifier l’identité des usagers.
« Bonjour monsieur, votre matinée ? Police nationale ! Nous sommes là pour une mission de contrôle et de fouilles. S’il vous plait monsieur je peux avoir votre pièce d’identité ? ». C’est la formule empreinte de fermeté, mais aussi de courtoisie des agents lors des contrôles que la Police nationale s’emploie à faire, de jour comme de nuit, dans les villes et campagnes du Burkina Faso. Cela rentre dans le cadre de la mission régalienne de sécurisation, de l’institution, qui se décline en la vérification de documents et de fouilles des engins roulants.
Mais comment se déroule une journée de contrôle ?
Les contrôles de police se passent tous les jours de la même manière. Ce jour-là, à 9h37mn, nous démarrons avec une équipe de la police nationale section contrôle routier démarre du commissariat central de la Police de Ouagadougou. Direction le Rond-point de la femme de Ouagadougou à environs 10 minutes de là. Une équipe de la police nationale est déjà sur place pour les contrôles routiers. Tout semble normal. Les agents de police échangent dans une ambiance bon enfant. La radio à bord du véhicule diffuse de la musique burkinabè. Au bout d’une dizaine de minutes de trajet, premier cas observé. L’équipe du jour contrôle deux usagers de la route: Sétou Kaboré et Anatole Yonli.
« C’est pour nous, ce n’est pas pour eux. Ça va, ils sont courtois, j’ai perdu une minute seulement, pas plus », avance Sétou. « Le contrôle de ce genre est une bonne chose », rétorque Anatole, ajoutant qu’« au regard de la situation que nous vivons dans notre pays aujourd’hui, cela est très important et utile ».
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Autre lieu, même constat. Rond-point des Nations unie, en plein centre-ville de Ouagadougou. A ce niveau, Yacouba un nom d’emprunt vient d’être interpellé. Visiblement marqué par l’incident, ses yeux ont pris des couleurs. « Nous sommes sortis pour aller à la mairie. Mais nous avons oublié nos papiers à la maison. Nous avons appelé à la maison et ils nous ont ramené les papiers. Nous sollicitons maintenant qu’ils nous laissent partir », relate-t-il.
Si cette action des Forces de l’ordre est appréciée par certains usagers, d’autres par contre grincent des dents. C’est le cas de Alfred Compaoré: « J’étais à moto, à environ 200 mètres j’ai vu les policiers, sur le champ j’ai appelé à la maison pour qu’ils viennent me remettre mes papiers. Ils sont venus me les remettre avant que la police vienne vers moi. Mais, le policier m’a vu récupérer les papiers. A mon tour, il a confisqué mes papiers sous prétexte que je suis en infraction. Je pense que ce n’est pas une bonne chose ».
Les documents demandés lors des contrôles
Quand les usagers de la route sont invités à se soumettre au contrôle, les documents demandés sont généralement ceux de l’identité et de l’engin, explique le Sergent-chef Néya Catherine. « Pour les engins à deux roues, d’abord c’est l’identité, il y en a qui ont le passeport, la CNIB, le permis de conduire ainsi que les documents du vélomoteur ou de la motocyclette, et la carte grise. Pour les véhicules, c’est le permis de conduire du conducteur, la visite technique, l’assurance, le laisser-passer et les ordres de missions », fait comprendre le sergent-chef.
Ces contrôles sont aussi fréquents au niveau des entrées et sorties de la ville de Ouagadougou. A la sortie sud de la ville, le chef de mission, le lieutenant de Police Kassoum Sini et son équipe vêtus de gilets de couleur jaune, sifflet à la bouche, contrôlent minutieusement des conducteurs. « Nous fouillons les engins à deux roues, trois roues, quatre roues, ainsi de suite, à la recherche des armes et des stupéfiants, tout ce qui peut servir à commettre un crime », explique Kassoum Sini.
Il précise que lorsqu’au cours des fouilles, des objets suspects sont trouvés, une équipe est dépêchée pour les conduire au commissariat de police. Sur le terrain, l’on peut remarquer que les fouilles sont plus rigoureuses aux sorties de ville « puisqu’il y a des transports de marchandises de tout genre », justifie Kassoum.
Un accent particulier est mis sur l’identité des personnes contrôlées en fonction des instructions reçues de la hiérarchie à en croire l’adjudant de Police, Tougma Noé. Situant sur l’importance de cette façon de faire, il explique que c’est très important de savoir qui sort et qui rentre en ville. A l’en croire, c’est également orienté recherche des personnes wanted.
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Il faut signaler que dans les procédures, à la fin de chaque mission, un compte rendu est fait auprès du supérieur hiérarchique afin de pouvoir parfaire les missions prochaines. S’il n’y a pas eu d’incident lors de cette sortie, le commissaire principal de Police Hamado Tassembédo prévient, toutefois, que ce sont des choses qui ne manquent pas.
« Il y a souvent des cas de refus d’obtempérer et souvent aussi des gens qui font entrave à la bonne marche de services. On a quelques fois à affaire à des gens qui ont des comportements de nature à occasionner des troubles… », développe le commissaire.
Il regrette également que malgré la présence des Forces de sécurité, des gens ne respectent pas les feux tricolores. Il se satisfait que dans l’élan de sécurisation du territoire national des objets déclarés volés sont souvent retrouvés et restitués à leurs propriétaires.
Boureima DEMBELE