Burkina/VIH-SIDA en milieu jeunes : même pas peur!
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Burkina/VIH-SIDA en milieu jeunes : même pas peur!

Le 1er décembre, chaque année, est commémorée la Journée mondiale de lutte contre le VIH-SIDA. Au Burkina, ce combat contre la pandémie semble avoir de beaux jours devant lui. Cela du fait du comportement de certains jeunes à qui la maladie ne fait plus peur.   

Dans le sillage de la commémoration, chaque 1er décembre, de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA, il ressort que la propagation du virus connait une régression au Burkina Faso ces dernières années. De 7,17% en 1997 le taux de prévalence de la maladie est passé à 0,6% en fin 2022 chez les jeunes de 15 à 49 ans selon le rapport de l’ONUSIDA 2023. Cette chute de la prévalence fait baisser la garde chez des jeunes à Ouagadougou, certains doutent même de l’existence de la maladie.

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Gaspard Sawadogo, 23 ans est un élève dans un établissement privé de la ville de Ouagadougou. Assis parmi ses camarades à l’heure de la pause, le jeune homme, d’une forme élancée, reconnait l’existence du VIH-SIDA. Cependant, il ne craint pas la maladie au regard de l’avancée de la médecine.« Ça ne tue plus comme avant. Même si j’ai le SIDA, je ne vais pas mourir parce que la médecine a évolué. Au cas où je contracte le SIDA, je sais où aller pour la prise en charge », avance-t-il.

D’un endroit à l’autre, même appréhension dans la frange jeune de la population. Le SIDA n’effraie pratiquement plus. C’est du moins ce que l’étudiante en économie, Alice Bidima, laisse transparaitre. Elle est convaincue que le SIDA est en voie de disparition. Pour la jeune fille, la baisse des campagnes de sensibilisation donne l’impression que la pathologie n’existe quasiment plus. « Il y a des maladies pires que le SIDA comme l’hépatite B », affirme-t-elle, l’air sûr.

La pilule du lendemain en manque à la période des fêtes de fin d’année

Les services du secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre le sida et les infections sexuellement transmissibles se désolent de ce constat. A en croire, le chef du département chargé du secteur santé, Dr Salam Dermé, il y a effectivement « un relâchement global par rapport aux mesures de prévention ». Il va plus loin pour relever que « le nombre de grossesses indésirées grimpe (…) du fait de  l’abandon des moyens de protection ». Dans ce sens, Dr Dermé confie que « (…) vers la fin d’année dans les fêtes et autres, il y a des moments où la pilule du lendemain est en rupture au niveau des pharmacies. Cela veut dire que ce sont des rapports sexuels faits sans protection ».

Au résultat, ce sont 97 000 personnes vivent avec le VIH, au Burkina Faso, dont 56 000 femmes et 10 000 enfants selon le rapport de l’ONUSIDA 2023.

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Fort heureusement, il existe des jeunes qui sont toujours dans la peu de la maladie. Pacôme Bationo dit craindre la maladie, à la différence de Gaspard et Alice. Le jeune commerçant dit prendre des précautions. « J’ai peur parce que quand tu as le SIDA, l’organisme ne se défend plus comme avant. Si je suis avec une fille et je vois qu’elle tend vers d’autres hommes on se libère. Je n’aime pas être infidèle et je n’aime pas que mon partenaire le soit non plus », avertit-il.

Le médecin de santé publique, Dr Karim Kombasseré, constate également un certain oubli du SIDA au profit d’autres maladies qui font l’actualité. Face aux attitudes et comportements de certains jeunes, le médecin craint une résurgence de la maladie.

 Pour se protéger contre le virus du SIDA, Dr Kombasseré recommande la poursuite des sensibilisations et invite les jeunes à une responsabilité individuelle et collective.

Selon les statistiques 2023 de l’ONUSIDA, 39 millions de personnes vivent dans le monde avec le virus. En 2022, 1,3 millions de nouvelles infections ont été enregistrées dans le monde dont 1900 au Burkina Faso.

Boureima DEMBELE