C’est la croix et la bannière pour des femmes déplacées internes à Nambéguian pour avoir de l’eau pour leurs ménages. À dos d’âne ou à bicyclette, la peine est la même, une longue distance pour rejoindre le point d’eau le plus proche. Une double corvée pour des femmes déjà en souffrance pour leurs conditions de déplacées.
Un chemin de croix pour des femmes déplacées internes à Nambéguian, une localité située à 7km du centre-ville de Yako. Pour cause, déjà qu’elles vivent des moments pénibles pour avoir fui leur localit0é d’origine, laissant leur vie derrière elles, elles font face à de nombreuses difficultés liées à leurs conditions de vie.
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Encore c’est des vertes et des pas mûres pour de l’eau pour leurs ménages. Le site qui accueille ces déplacées internes ne dispose pas de point d’eau. Ces femmes sont alors obligées de se rendre dans un village voisin pour s’approvisionner en eau potable.
Le jour se lève sur le site de déplacés internes de Nambéguian. Femmes, hommes et enfants, chacun s’apprête à vaquer à ses occupations quotidiennes. Devant leurs habitats de fortune, des femmes se rassemblent. Ce sont les préparatifs pour la corvée eau. L’on peut voir des bidons vides rassemblés et chargés sur une charrette.
A vélo ou à dos d’âne…
Ensuite, elles attellent l’âne et c’est parti pour le voyage. Après des minutes de marche, la fatigue commence à se faire ressentir. Mais les chercheuses d’eau continuent de discuter et de fredonner au son d’une musique jouée par un smartphone. Et au bout de plusieurs autres minutes, elles arrivent à destination. Comme un cérémonial, avant de passer à la pompe, certaines profitent se reposer.
Amsétou Dicko, déplacée de Koumbranga, effectue ce trajet tous les jours depuis deux ans maintenant.« Chaque jour qui se lève on sort pour chercher l’eau. Certaines ont 10 bidons, d’autres 7, 8 ou 9. Il y a une longue distance à parcourir et tout le monde aussi n’a pas la force pour pomper l’eau. Si on réalise un forage sur notre site ça sera vraiment bien. Sinon il faut aller loin pour chercher l’eau et ça nous fatigue».
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En vrai, Amsétou Diallo fait le trajet avec son bébé d’un mois au dos. Comme une file d’attente, elle l’allaite son nourrisson en attendant son tour. Ne disposant pas d’une charrette, cette déplacée de Mané fait la route sur une bicyclette. Pour avoir une grande quantité d’eau, elle doit faire plusieurs voyages par jour.
« Nous n’avons pas de charrettes donc je viens à vélo. Et je ne peux pas prendre quatre bidons. C’est trois seulement par voyage. Et c’est uniquement à l’aller qu’on peut rouler le vélo. Sinon une fois les bidons remplis d’eau, il faut pousser pour ne pas que le vélo se gâte et crée des dépenses. Sincèrement, ça nous fatigue. Si on a eu l’eau plus près de nous, ça va nous soulager», fulmine-t-elle.
Le souhait d’un point d’eau
Avoir de l’eau sans avoir à parcourir de longues distances, ce souhait, les habitants du site de Nambéguian pensaient le voir se concrétiser avec le démarrage des travaux de réalisation d’un forage.
Mais l’ouvrage n’est pas encore achevé, selon les explications du représentant des déplacés du site, Mikaïlou Tamboura. Mais en attendant, que ce soit à pied, à vélo ou en charrette, ce sont des kilomètres qui sont parcourus tous les jours par les femmes du site pour s’approvisionner en eau potable…