Burkina : A Koudougou, Agropak développe une chaîne de valeur autour du bio

Burkina : A Koudougou, Agropak développe une chaîne de valeur autour du bio

De l’agriculture bio, de l’élevage bio pour servir des restaurants dont la spécialité est d’utiliser des produits uniquement biologiques. C’est la chaîne de valeur que développe Agropak, une entreprise installée à Koudougou dans la région du Centre Ouest du Burkina. Animée par des jeunes, l’entreprise lauréate de plusieurs prix a mis en place des coopératives pour alimenter sa chaîne de valeur. 

Au secteur 10 de la cité du cavalier rouge, Koudougou, « la maison de l’agripreneur » ne passe pas inaperçu. Des offres de formation sur des grandes affiches parsèment les murs. Juste avant de franchir la porte, un bidon avec une plante de menthe accueille le visiteur. Une fois à l’intérieur, c’est une cour verte qui souhaite la bienvenue aux visiteurs. Des plants de tomates, de patates, de piments, de moringa, de la laitue, du chou sont bien visibles. Ils sont dans ces récipients. Des pneus, des sachets, des bidons d’huile ou d’eau. On peut également voir des sacs remplis de terre noire et dans un coin de la cour, un monticule de terre couvert d’un sachet noir.

Levis Komboïgo inspecte ses plantes, Ph. Studio Yafa

Nous sommes bien au siège de Agropak Burkina. Une entreprise spécialisée dans la promotion de l’agriculture biologique. Le promoteur, Levis Komboïgo, fait ici la démonstration des techniques d’agriculture biologique hors-sol. Il expérimente des techniques qui seront par la suite enseignées à des entrepreneurs agricoles. Mais pour lui, la production n’est qu’un volet dans l’agriculture, car pour une agroécologie viable, il faut une vision globale dépassant la production.

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Selon lui, la mode semble être à la production agricole alors qu’il y a une chaîne de valeurs avec plusieurs domaines à explorer. « Aujourd’hui, on s’est intéressé à la semence paysanne qui est notre base », précise le jeune entrepreneur. Sur le mur de son bureau, plusieurs reconnaissances. Entre autres, le premier prix de la meilleure petite moyenne entreprise résiliente et innovante de la région du Centre Ouest, le prix du meilleur projet vert obtenu à Accra au Ghana, et plusieurs certificats de reconnaissances de la part d’ONG.

Par ailleurs, à Agropak, en plus de l’agriculture, il y a un volet élevage. Là également, un point d’honneur est mis pour que les produits soient bio. Pour ce faire, même les produits d’alimentation des animaux ou de la volaille, les produits de traitement sont également bio. Et après la production, vient la consommation.

Agripak a recu le prix de la meilleure PME de la région du Centre Ouest en 2021, Ph. Studio Yafa

« Nous avons mis en place des coopératives de producteurs, des coopératives de collecteurs et des coopératives au niveau de la restauration également. Donc la chaîne fonctionne. Les producteurs produisent, les collecteurs collectent et les restauratrices récupèrent pour la restauration. On a décidé de faire cette chaîne parce qu’il faut trouver la clientèle qui a besoin de ce produit, qui aussi est en train de chercher des fournisseurs de ce genre de produits, mais qui ne sait pas où les trouver », explique celle qui est chargée de l’élevage à Agropak.

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Outre cela, dans la chaîne de valeur, il y a également des produits comme le Soumbala bio, la pâte d’arachide, le riz produit également par des coopératives mises en place par la jeune structure.

Agropak tend aussi la main à des jeunes en quête d’expérience. Certains vendent des semences de plusieurs variétés aux visiteurs. D’autres contre sont formés dans les techniques agroécologiques. C’est le cas de Hélène Nakielsé. « Ici, j’apprends à préparer la fumure organique, le compost et les techniques de l’agriculture hors-sol. L’engrais chimique dégrade la terre alors que l’engrais naturel va nourrir le sol, et nous pensons que ça va nous permettre de restaurer nos sols », soutient la jeune fille.

Hélène Nakielsé compte développer un maillon de la chaîne de valeur une fois sa formation terminée, Ph. Studio Yafa

En apprentissage, elle nourrit déjà des ambitions. Développer une chaîne de valeur une fois sa formation terminée. « Après la formation, je veux faire mon projet d’élevage de porcs et de volaille. Là, je vais utiliser les déchets pour ajouter aux coques d’arachides pour faire du fumier prêt à enrichir les champs », dit-il, avec un sourire qui traduit sa confiance en son projet.

Agropak est essentiellement animé par des jeunes. Son expertise continue d’être sollicitée aussi bien dans les grandes villes qu’en campagne. De la part de particuliers et surtout d’Organisations non gouvernementales.

Tiga Cheick Sawadogo