« La valorisation des sites touristiques au Burkina Faso », c’était le thème au cœur de l’émission Ya’Débat du Studio Yafa. Pour ce numéro, le modérateur des échanges Martin Kaba avait autour de lui, trois acteurs clés du secteur à Banfora, plus de 400 km de Ouagadougou, devant un public composé majoritairement d’élèves et étudiants. Les échanges ont permis de comprendre les difficultés que rencontre la filière tourisme.
« Cette émission m’a permis de savoir qu’il existe près de 39 sites touristiques qui sont au niveau de la région des Cascades », confesse presque Mabintou Ouattara, étudiante à l’Université de Banfora. La jeune fille âgée de la vingtaine, s’est montrée surprise par cette découverte. D’ autres étudiants partagent la même surprise à la fin de l’émission qui s’est tenue dans la salle des fêtes de l’ancienne mairie de Ouagadougou.
Boukary Ouédraogo, assistant des services touristique et hôtelier à la direction régionale du tourisme de la région des Cascades, a fait une cartographie des sites touristiques au niveau de la région.
Des sites touristiques méconnus
Il révèle que la région compte 39 sites dont 29 dans la Comoé et 10 dans la province de la Laréba. Si les Dômes de Fabédougou, les Cascades de Karfiguéla, les Pics de Sindou et le Lac de Tingréla restent les lieux les plus connus, Boukary Ouédraogo a aussi cité des sites moins célèbres mais tout aussi riches.
Ces sites sont, entre autres, les maisons troglodytes à Yansongni, le champ de termitières de Tinberba, ou encore la forêt classée de Konflandé, considérée comme une réserve biosphère. Boukary Ouédraogo évoque également des lieux culturels et artisanaux comme les sites de vannerie de Tingréla et la résidence historique du chef de canton de Banfora. Cette liste n’est pas exhaustive.
Brahima Soulama est coordonnateur du Mouvement patriotique des Cascades. Cet acteur de la société civile souligne que ces potentialités font de la région des Cascades, la première zone touristique naturelle du Burkina Faso.
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Pourtant, le constat est amer. Malgré ces atouts, ces sites touristiques de la région des Cascades restent peu valorisés. Tiémoko Soulama, guide touristique national, souligne avec amertume les lacunes en matière d’entretien et de reconnaissance de ces sites. « Ils ne sont pas valorisés et il y en a plusieurs qui ne sont pas reconnus (…) Il y a des sites qui ne sont pas notés dans l’agenda touristique », déplore-t-il.
Un sentiment partagé par Brahima Ouattara, la cinquantaine révolue, qui ajoute d’un ton écœuré : « Depuis que nous sommes petits, c’est la même situation que nous sommes en train de vivre ». Ils ont également évoqué des questions de disponibilités d’infrastructures (parkings, espace de repos, route).
Vers des solutions endogènes
Le public, réceptif aux discussions, a proposé de ne pas attendre l’intervention des autorités. Il a appelé à la mise en place d’initiatives endogènes pour protéger et promouvoir ces sites. « Il faut qu’on commence par nous-mêmes. S’ils pensent qu’il y a une possibilité d’apporter quelque chose, ils vont le faire », estime Daouda Coulibaly, un participant lorsque l’animateur a proposé de recueillir des réactions de participants.
À la fin de l’émission, les participants estiment être repartis enrichis de nouvelles connaissances sur le patrimoine touristique des Cascades. « On s’est rendu compte que les sites touristiques ne sont pas assez valorisés », résume Idrissa Koné, l’un des étudiants présents. Mais, il s’engage comme bien d’autres à mener des sensibilisations.
L’émission Ya’Débat sera diffusée, avec plus de détails, sur l’ensemble des radios partenaires du Studio Yafa le samedi 14 décembre 2024.