CAN Maroc 2025: Pour le Burkina Faso, un tirage au sort qui inspire l’optimisme
Action de match entre le Burkina Faso et l'Algérie à Bouaké en Côte d'Ivoire. Photo: AIB.

CAN Maroc 2025: Pour le Burkina Faso, un tirage au sort qui inspire l’optimisme

Le débat bat son plein depuis le tirage au sort de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025, effectué le lundi 27 janvier 2025 au Maroc. Les Étalons du Burkina Faso, l’Algérie, la Guinée équatoriale et le Soudan sont dans le même groupe. A Ouagadougou, supporters et techniciens jugent le groupe abordable et espèrent un bon parcours des Étalons.

A l’Université de Ouagadougou, un groupe d’étudiants discute de divers sujets d’actualité. Le tirage au sort de la CAN 2025 se mêle dans les discussions. Après une CAN 2023 en Côte d’Ivoire jugée décevante, avec une élimination en huitièmes de finale, tous espèrent un meilleur parcours du onze national au Maroc.

Koudouss Kabré, passionné de football, juge le groupe des Étalons très abordable. « Nous avons déjà affronté la Guinée équatoriale en 2015. Ce n’est pas une si grande équipe. Mais lors de la dernière CAN, ils ont atteint les huitièmes de finale. Nous aussi », rappelle-t-il. Toutefois, Koudouss se veut prudent.

Concernant l’Algérie, il estime qu’elle sera le principal adversaire du Burkina Faso. Mais selon lui, l’équipe algérienne n’est pas au mieux de sa forme. Ses performances sont en baisse ces dernières années. Et pour preuve, elle a été éliminée dès la phase de groupes lors de la dernière CAN en Côte d’Ivoire. Quant au Soudan, peu habitué à cette compétition, il le juge à la portée des Étalons.

Faire preuve de patriotisme

Mais pour Koudouss, le véritable adversaire reste parfois le manque de constance de certains joueurs. « Nous avons tendance à titulariser des joueurs évoluant en Europe parce qu’on les considère comme des cadres. Mais quand ils viennent, ils jouent comme ils veulent. En club, ils sont performants, mais une fois ici, ils manquent de patriotisme », regrette-t-il. C’est pourquoi il estime qu’il faut donner plus de chances aux joueurs du championnat local.

Emmanuel Bouda partage également l’avis que ce groupe est abordable. Selon lui, les Étalons sont capables du meilleur comme du pire. Mais, il appartient au capitaine Bertrand Traoré et à ses coéquipiers de ne sous-estimer aucune équipe. « Le Burkina a un problème. Il joue en fonction du niveau de l’adversaire. Contre une équipe comme l’Algérie, il se met au sérieux. Mais face à des équipes comme le Soudan, il les néglige, prend un but et finit par être éliminé », juge Emmanuel.

Entraîneur d’une équipe du championnat national, Mohamadi Bagué a déjà dirigé l’équipe nationale locale lors du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN). En tant que technicien, il juge également ce groupe abordable pour les Étalons, qui ont déjà inscrit leur nom sur l’échiquier du football africain. « On a toutes les chances de sortir du groupe. Sur le plan continental, le Burkina est une équipe qui ne doit normalement pas craindre les autres. Nous avons affronté l’Algérie à plusieurs reprises, donc nous ne devrions plus en avoir peur. C’est vrai que la Guinée équatoriale a fait une bonne CAN, mais avec le Soudan, nous n’avons pas à nous inquiéter », analyse Mohamadi Bagué.

Lire aussi: Étalons du Burkina Faso : Brama Traoré, le nouveau sélectionneur veut faire de la discipline, la clé de son succès

Cependant, en connaisseur des compétitions de haut niveau, il estime que la forme du moment sera déterminante lors des phases finales. « Des joueurs comme Bertrand et Dango sont en forme. Espérons qu’ils le restent jusqu’à la compétition. Si nous avons des joueurs au sommet de leur forme et un bon mental, il n’y a aucune raison que le Burkina ne soit pas parmi les demi-finalistes », insiste Mohamadi Bagué.

Madou Dossama, pour sa part, a disputé les CAN 2000 et 2002 avec les Étalons du Burkina Faso. L’ancien défenseur central reconnaît que le niveau de l’équipe a évolué depuis son époque. Quand il jouait encore, les Étalons avaient du mal à franchir la phase de groupes. Mais depuis, ils ont atteint une finale en 2013, une demi-finale en 2017 et une autre en 2021 au Cameroun. Partant de ce constat, il considère le Burkina Faso comme l’une des grandes équipes du continent.

« Nos chances de qualification ? Au mieux, nous terminons premiers. Au pire, nous finissons deuxièmes. Il n’y a aucune raison que nous ne sortions pas de cette poule si notre objectif est de remporter la CAN. Nous avons dépassé l’étape de la simple participation », assure Madou Dossama.

Faire mieux que lors de la CAN en Côte d’Ivoire

Depuis la CAN 2023 en Côte d’Ivoire, Brama Traoré a succédé au Français Hubert Velud à la tête des Étalons. Son objectif est de faire mieux que son prédécesseur. Pour le moment, il est sur la bonne voie. Brama a réussi à qualifier les Étalons deux journées avant la fin des éliminatoires. Il vise désormais à inscrire son nom dans l’histoire de la Coupe d’Afrique des Nations.

Il juge le groupe des Étalons « équilibré mais exigeant » dans la mesure où les nations présentes ont montré beaucoup de qualité. Par exemple, le Soudan a éliminé le Ghana tandis que la Guinée Equatoriale a battu la Côte d’ivoire (4-0) sur ses propres terres lors de la précédente édition.

Mais Brama Traoré, nommé en mars 2024, a confiance en son groupe. « Nous avons du potentiel. Il faut que nous fassions en sorte que tous ces joueurs soient en pleine forme au même moment et ensemble pour que nous puissions aborder la phase de groupe avec beaucoup d’envie et de responsabilité », prévient-il.

En attendant, l’entraîneur des Étalons compte s’appuyer sur les éliminatoires de la Coupe du Monde pour préparer les phases finales de la CAN.

Boukari Ouédraogo