Au Burkina des jeunes suivent de près la crise qui prévaut au sein de l’ancien parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). A l’issue d’un congrès extraordinaire organisé le samedi 21 septembre 2019, le bureau exécutif du parti a exclu ou suspendu des cadres influents. Des jeunes déplorent cette crise qui secoue le CDP tandis que d’autres s’inquiètent pour la cohésion sociale.
Daouda Diallo, 28 ans, militant du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) à Bobo-Dioulasso s’inquiète pour l’avenir de son parti secoué par une crise depuis 2015. Une crise qui a atteint son paroxysme avec l’exclusion de certains membres influents accusés de mener « des actions de blocage du fonctionnement du parti, et des actes d’insubordination. »
« En tant que jeune militant du parti, cette situation nous met mal à l’aise. Lors d’une réunion, je me rappelle avoir interpellé les premiers responsables sur leur manière de diriger le parti. C’est à eux de nous donner le bon exemple pour la pérennité du parti », s’indigne Daouda Diallo, joint au téléphone.
Cette inquiétude n’est pas partagée par Pengany Kini egalement membre du CDP. « C’est très grave ce que les éjectés (personnes exclues) ont fait. Ils voulaient la mort du parti. Sinon, comment peut-on demander le retrait du récépissé d’un parti politique », se demande-t-il? Kini pense que la crise au sein du CDP pourrait servir de leçon aux autres formations politiques. « Il est vrai qu’en politique tous les moyens sont bons pour conquérir le pouvoir mais ces calculs sont d’un mauvais goût », regrette Lamine Ouattara également membre du parti. Comme Lamine d’autres militants du CDP estiment que cette crise va affecter la cohésion sociale. Quel que soit la suite des évènements au sein de ce parti, des militants redoutent un affaiblissement du CDP à l’approche de la présidentielle de 2020.