Une dizaine d’organisations de la société civile de jeunesse et des syndicats ont dénoncé samedi 12 octobre, la présence «des forces impérialistes » sur le sol burkinabè. Des organisations sœurs sont venues de plusieurs pays d’Afrique mais aussi de la France pour apporter leur soutien.
« La lutte contre le terrorisme ne saurait être un prétexte pour l’installation de bases militaires étrangères sur le territoire burkinabè », lance le président de l’Organisation démocratique de la jeunesse, Gabin Korbéogo, devant au moins deux cents personnes à la bourse du travail de la ville de Ouagadougou. Ce message lui vaut une ovation de la part de l’assistance, en majorité des jeunes, venus de plusieurs villes du Burkina Faso et aussi de la Côte d’Ivoire, du Niger, de la France et d’autres pays. Pour ce jeune militant et syndicaliste, « ces bases militaires sont la perpétuation des politiques impérialistes de domination et de soumission de nos peuples ». C’est pourquoi il convient de les « chasser » non seulement du territoire burkinabè mais aussi de l’Afrique toute entière.
Bien avant Gabin Korbéogo, plusieurs responsables syndicaux se sont succédés sur le podium pour fustiger la présence militaire étrangère sur le sol africain. En fond sonore, de la musique reggae hostile aux dirigeants africains et européens, frédonnée par les manifestants. Selon le président du Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples, Chrisogone Zougmoré, « Malgré la forte présence militaire des puissances impérialistes sur le continent et les interventions de l’ONU dans les pays comme la Centrafrique, le Mali, la Somalie et la RDC, la situation sécuritaire ne s’améliore guère ». Cela constituerait donc une leçon selon laquelle « ces puissances n’ont pas d’amis mais uniquement des intérêts ».
Ces organisations syndicales et de la société civile sont persuadées qu’une mobilisation populaire peu permettre de venir à bout du terrorisme. « Si les forces étrangères quittent notre pays, la population pourrait aider les forces de défense et de sécurité burkinabè à travers le renseignement mais aussi de la défense », argumente l’étudiant Francis Ouoba. Pour ce jeune manifestant, « si la jeunesse burkinabè a pu chasser Blaise Compaoré et faire face au RSP (Régiment de sécuritaire présidentielle, NDLR), c’est qu’elle peut vaincre ces terroristes-là sans l’aide d’aucun pays européen ».
Cette quatrième journée anti-impérialiste se tient dans un contexte où plusieurs régions du Burkina Faso sont en proie au terrorisme. Des actes de violence ont fait près de 400 000 déplacés internes selon des chiffres officiels.