Les jeunes sont les principaux acteurs de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 au Burkina. Parmi eux, Rasmané Zinaba, longtemps resté dans l’ombre des leaders du Balai Citoyen comme Smockey et Sam’K Le Jah. Aujourd’hui, le jeune homme de 33 ans continue la lutte pour la bonne gouvernance avec le Balai Citoyen.
Lorsqu’on parcourt ses publications sur les réseaux sociaux, celles-ci ont généralement trait à la bonne gouvernance et au patriotisme. Le 30 octobre, sur les réseaux sociaux, il publie des images de députés en débandade pendant l’insurrection populaire avec le commentaire qui suit : « Voici le sport que vous pratiquez quand vous n’écoutez pas le peuple ». Puis, il fait un clin d’œil d’avertissement aux députés actuels : « Les gens qui sont à l’Assemblée nationale là je vous salue ».
Rasmané Zinaba n’a toujours pas abandonné l’esprit de lutte. Membre actif du Balai Citoyen, Rasmané Zinaba assure qu’il continue le combat. « Je continue, à titre individuel, mon combat pour le renforcement des acquis de l’insurrection populaire. Je pense qu’il faut maintenir la flamme pour créer un esprit de citoyenneté et pour l’instauration d’une gouvernance vertueuse », avoue Zinaba. Il poursuit ses études en philosophe à l’Université Joseph Ki Zerbo. En parallèle, il est très actif sur les réseaux sociaux, son autre terrain de lutte.
Quand il s’est engagé au Balai Citoyen en 2013, Rasmané Zinaba nourrissait un espoir : empêcher le président Blaise Compaoré de modifier la constitution pour briguer un nouveau mandat. Il fait partie des acteurs majeurs du Balai Citoyen. Cette organisation, est avant-gardiste de la lutte contre la modification de l’article 37 de la constitution burkinabè.
Microphone ou balai en main, le jeune homme était toujours au premier plan sur les podiums des meetings où il haranguait la foule et lançait des slogans. Très prolixe, passionné de débats, il est considéré comme l’un des acteurs stratégiques de mobilisation.
Rasmané Zinaba, âgé aujourd’hui de 33 ans, est aussi considéré comme un acteur principal dans l’organisation des meetings improvisés du Balai Citoyen dans les marchés de Tampouy, Tanghin et de Wayalagin. Des actions de lutte qui lui ont permis de réaliser son rêve. « Mon plus beau souvenir de l’insurrection, c’est le jour où Blaise Compaoré a remis sa lettre de démission. Je vous avoue que j’ai coulé une larme pour le travail abattu, pour tout le sacrifice du peuple burkinabè qui a cru à son destin », raconte-t-il. Pour Rasmané Zinaba, malgré les difficultés d’ordre économique et sécuritaire, si l’insurrection était à refaire il s’engagerait encore avec la même énergie.