Mets d’origine ivoirienne, l’attiéké s’est imposé dans le menu des Burkinabè. Moins cher, consommer cet aliment permet de tenir pendant plusieurs heures sans ressentir la faim selon des consommateurs.
Dans un restaurant par terre de Ouagadougou, Alfred, un jeune vient de lancer sa commande d’attiéké, semoule de manioc. Il pourra calmer sa faim en achetant l’attiéké à 200 francs CFA et un poisson à 300 francs CFA. « J’aime l’attiéké parce que c’est un plat simple. Tu n’as pas besoin de mettre des cubes comme on le fait avec le riz », explique Alfred. Comme lui, beaucoup de jeunes Burkinabè s’intéressent à ce plat d’origine ivoirienne également appelé Zéguen ou Garba qui est de l’attiéké au gros grain vendu généralement par des hommes.
L’attiéké est désormais une habitude alimentaire pour de nombreux Burkinabè. A midi où le soir, aux abords du goudron, plusieurs jeunes se lancent pour se procurer leur ration. « L’attiéké est le plat idéal pour combattre la vie chère. Avec le riz, tu ne peux pas tenir toute la journée. Il y a des gens qui viennent souvent acheter l’attiéké ici sans le poisson. Ils savent qu’en buvant seulement de l’eau, ils peuvent tenir jusqu’au soir. C’est comme le benga », précise Adina Nikièma, une vendeuse d’attiéké installée à la Kalondé.
Toutefois, ce plat apprécié par les jeunes peut être consommé sous plusieurs formes selon Nikièma : « il y a des jeunes qui viennent aussi, qui mangent l’attiéké y ajoutant le poisson, la mayonnaise de l’alloco et bien d’autres choses».
Des festivals gastronomiques et plusieurs entreprises sont créés pour promouvoir, produire et commercialiser l’attiéké. C’est le cas de Faso attiéké créé en 2019. Cette entreprise qui fabrique l’attiéké à base de manioc local emploie une quarantaine de personne. Elle a remporté le prix Pierre Castel lors du Salon international de l’agriculture et des ressources animales d’Abidjan (SARA).