Au moins dix fidèles ont été tués dimanche pendant un service religieux lors de l’attaque d’une église protestante à Hantoukoura, dans l’est du Burkina Faso, qui a déjà enregistré plusieurs attaques jihadistes contre des lieux de cultes. Les attaques contre des églises visent à perturber la cohésion sociale selon des experts sur les questions liées aux conflits armées.
Le bilan est lourd. 14 fidèles protestants tués en plein culte dans le village de Hantoukoura. « Dans la journée du 1er décembre 2019, une église protestante du village de Hantoukoura, frontière du Niger dans le département de Foutouri, province de la Komandjari a été victime d’une attaque meurtrière perpétrée par des hommes armés non identifiés », indique un communiqué signé par le gouverneur de la région de l’Est. Toutes les victimes sont de sexe masculin dont des enfants.
C’est la cinquième fois que des lieux de cultes chrétiens sont attaqués, selon le décompte fait par l’expert consultant en relations internationales, géopolitique et stratégie Oumarou Paul Koalaga. Malgré tout, il ne s’agit pas selon lui, d’un conflit religieux puisque des musulmans ont été aussi victimes de ces hommes armées.
« Le message est claire, c’est qu’ils sont acculés, fragilisés depuis quelques moments. Les populations commencent à croire que les forces de sécurité ont pris la main (…) L’objectif est de mettre en mal la cohésion sociale parce qu’ils veulent créer des conflits inter-communautaires et aussi des conflits religieux », explique Oumarou Paul Koalaga.Le consultant en relations internationales, géopolitique et stratégie estime qu’il s’agit, pour les terroristes, de reprendre la main et faire pression sur les autorités burkinabè.
« Il y a un mélange de genre qui fait qu’on est à mi-chemin entre des revendications armées politiques, celles ethnolinguistiques et au finish, il y a un peu comme de la “voyoucratie” dedans », analyse Ouezzen Louis Oulon, journaliste consultant international. Selon lui, les terroristes cherchent « à créer une confusion ». Pour lui, même si les assaillants se sont attaqués à une église, il rejette la thèse du conflit religieux.
« Le drame de Hantoukoura vient rappeler une fois de plus les Burkinabè à la vigilance et à la collaboration avec les FDS et les structures d’auto-défense », a réagi le parti au pouvoir le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP).