L’implication des jeunes dans les prises de décisions est la principale arme pour assurer la paix au Burkina Faso selon les concernés. Les frustrations, les stigmatisations, l’exclusion sociale, le chômage, la corruption, etc. sont des sources de fragilisation de la paix dans le pays ont fait savoir quelques jeunes lors de l’émission publique Ya’Débat enregistrée le 10 décembre à Tenkodogo.
« La question de l’insécurité concerne principalement les jeunes. Ce sont eux qui sont enrôlés par les groupes terroristes qui attaquent notre pays. Ils sont aussi la solution à ces forfaitures », témoigne Jérémie Sinamba vice-président du conseil régional de la jeunesse (CRJ) du Centre-Est, au cours de l’émission Ya’Débat. Cette émission s’est tenue le 10 décembre 2019 à Tenkodogo en marge de la commémoration de l’indépendance du Burkina Faso.
Dans plusieurs localités du pays des jeunesses se disent stigmatisés et exclus du système social lors des espaces de dialogue organisés par l’ONG Interpeace. Mais dans la région du Centre-Est, la situation est différente. « Ici, nous ne sentons pas la stigmatisation d’une ethnie mais nous constatons un effritement de la cohésion sociale», assure Jérémie Sinamba.
Les jeunes sont impliqués dans la consolidation de la paix dans le Centre-Est, selon son constat. Certains cite l’exemple d’une association regroupant plusieurs confessions religieuses pour la promotion de la paix dans un quartier de Tenkodogo. L’objectif est de s’en servir comme exemple dans toute la ville.
Combler l’inactivité des jeunes
Au niveau du conseil régional de la jeunesse (CRJ) du Centre-Est, des initiatives sont également prises dans ce sens. « Nous avons mené des activités de sensibilisation dans les établissements sur la collaboration civilo-militaire et religieuse. Nous avons échangé sur les pratiques d’ententes en temps de paix qu’on avait dans le passé et les comportements à adopter en temps de guerre afin que la collaboration entre les militaires et la population puisse prospérer », indique Jérémie Sinamba.
L’Etat a aussi son rôle à jouer selon Kassoum Venegda, conseiller spécial en charge de la jeunesse du président du Faso : « il faut travailler à combler l’inactivité des jeunes (…) Il faut qu’on travaille à occuper les jeunes à travers des programmes d’auto-emplois ». Lazare Kambiré consultant pour le rapport projet Interpeace, pour sa part, souhaite la mise en place d’un mécanisme de prévention. « Ce sont les petits conflits qui deviennent de grands conflits », prévient-il.
Pour lui, il faut mettre fin au chômage des jeunes pour les empêcher de rejoindre les groupes extrémistes. Et pour ce faire, l’ONG Interpeace compte organiser en janvier 2019 un forum national regroupant jeunes et autorités pour trouver avec eux des solutions pour la consolidation de la paix.