En 2019, les autorités politiques ont abandonné les jeunes burkinabè selon le web-activiste Naïm Touré. Il reste convaincu que certains maux qui frappent la jeunesse burkinabè comme l’incivisme, la drogue, la prostitution tirent leurs sources de l’injustice.
Que retenez-vous de l’année 2019 au Burkina Faso?
Je retiens que 2019 fut une année très difficile pour les burkinabè notamment sur le plan sécuritaire et socio-économique. Notre situation ne fait que se dégrader malgré les espoirs du peuple placés en nos dirigeants. Hélas la montagne a accouché d’une souris et vu l’évolution des évènements la situation risque d’être pire en 2020 si l’exécutif ne revoit pas sa copie.
Est-ce que les jeunes ont retenu l’attention cette année selon vous?
À mon humble avis non. Je le disais plus haut que les espoirs du peuple dans son ensemble ont été trahis. La jeunesse n’est pas en marge, elle qui, si je ne me trompe pas, représente plus de la moitié de la population. Regardez autour de vous comment les jeunes sont déçus, désemparés, désœuvrés car délaissés et sans emploi, avec comme conséquences ce que nous constatons tous: hausse de la délinquance juvénile, dépravation des mœurs, incivisme, drogue, prostitution, échecs scolaires, grand banditisme, terrorisme etc. Tous ces maux frappant notre jeunesse tirent justement leurs sources dans l’injustice entretenue au plus haut niveau. La jeunesse burkinabé est tout simplement abandonnée à son propre sort.
Vous avez relevé sur votre page Facebook, des cas de favoritisme présumé pour des enfants de certaines personnalités du Burkina : est-ce que la question est si inquiétante que ça?
Bien sûr que ce favoritisme est réel et très inquiétant. Mieux, malgré nos dénonciations ces personnalités et leurs enfants s’en fichent royalement: c’est la course à la gabegie, au favoritisme, à l’enrichissement illicite, bref c’est tout simplement la course au pillage. Le pire est qu’ils nous narguent malgré les preuves accablantes dont nous disposons. Et cette justice qui est inerte. C’est tout simplement révoltant et à l’allure où vont les choses une seconde insurrection beaucoup plus violente est à craindre. En tout cas si certains ne changent pas leur mode de gouvernance « mouta mouta », ce n’est qu’une question de temps pour que ça pète.