L’Assemblée nationale du Burkina a mis en place le jeudi 23 janvier une commission d’enquête parlementaire sur le système de téléphonie mobile. Cette décision intervient après des plaintes de consommateurs sur la qualité de leurs différentes prestations. De jeunes consommateurs attendent de pied ferme les résultats de cette enquête.
Le Parlement burkinabè a décidé de s’attaquer à la qualité des services des sociétés de téléphonie mobile à travers la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire. La commission va ainsi mener des enquêtes ‘’ profondes’’ sur le non-respect des cahiers de charges. L’enquête portera notamment sur la qualité des services offerts, le système de facturation, la couverture du territoire national, le respect de la réglementation fiscale, financière et comptable en vigueur et le mécanisme de contrôle-vérification de la taxation de ces sociétés par les services et institutions publics habilités.
La mise en place de cette commission d’enquête parlementaire intervient alors que la colère des jeunes ne cessent de monter à propos de la qualité des prestations de ces sociétés de téléphonie. Les récriminations abondent notamment sur les réseaux sociaux.
Sur son profil Facebook, Gabriel Kambou, un jeune communicateur raconte sa mésaventure : ’’ Le 17 décembre 2019, je fais le forfait de 10 gigas valable en principe pour un mois. Le 19 décembre vers 8h, je n’avais plus de connexion à internet. Croyant à un problème de réseau, je patiente jusqu’à 14h. Ne comprenant toujours pas les raisons de cette absence de connexion, je décide de consulter mon solde. Ce que je découvre est inimaginable! Mon opérateur me dit que j’ai zéro (0) mégaoctet. 10 gigas en pratiquement 24 heures. Pourtant je n’ai pas visionné de vidéo sur Youtube, encore moins transféré des images lourdes. Trop c’est trop ’’.
Une enquête à suivre de près
D’autres internautes ou clients se plaignent de la dégradation des services de communication des trois compagnies de téléphonie mobile burkinabè (Telecel, Telmob et Orange). Alpha Koné résidant à Mangodara (180 kilomètres de Bobo-Dioulasso) deuxième plus grande ville du Burkina, constate que l’accès à la connexion internet relève d’un parcours du combattant dans cette partie du pays. ‘’ Souvent nous sommes obligés de monter sur des collines pour avoir le réseau pour téléphoner ou se connecter’’ déplore-t-il.
A Bobo-Dioulasso, Benoit Toé étudiant en communication doit attendre la nuit pour faire ses recherches sur internet à cause de la mauvaise qualité de la connexion pendant la journée. ‘’ J’attends toujours vers 23h ou 00h pour avoir une bonne connexion pour certaines recherches. Ce que les téléphonies nous servent comme prestation est très médiocre ’’ se désole le jeune étudiant.
La décision de l’Assemblée nationale tombe à pic pour Alpha Koné. Il souhaite néanmoins que le suivi des prestations des sociétés de téléphonie mobiles soit continu. ‘’ Il ne faut pas attendre les plaintes des consommateurs pour prendre des mesures, ou ouvrir une enquête. Tout compte fait, on attend de voir la suite de cette enquête’’, dit-il.
Les résultats de cette enquête parlementaire sont attendus au mois d’avril 2020.