La mode dite slim ou les habits près du corps sont de nos jours, prisés par des jeunes burkinabè. Partant de ce constat, Ilias Sankara propose la retouche d’habits pour satisfaire la demande.
Dans l’atelier situé au quartier Zogona de Ouagadougou, le ronronnement des machines à coudre attire l’attention des passants. Des jeunes hommes sur leurs machines s’activent sur des habits à l’entrée de l’atelier. Ils échangent avec les clients. Quelques-uns, ressortent. A l’intérieur, Ilias Sankara, installé derrière sa machine à coudre, défait une veste. Son propriétaire souhaite des retouches pour réduire les dimensions de l’habit qu’il trouve trop grand. Ilias, 28 ans, en a fait sa spécialité.
« Tout a commencé lorsque le pagne Addis-Abeba était à la mode. J’ai pris un pagne, j’ai découpé et j’ai créé des motifs sur un tee-shirt. C’était beau. Les gens ont apprécié. Quatre personnes m’ont donné de l’argent pour que j’en confectionne la même chose pour eux avec la machine de mon oncle. Ce sont eux qui ont contribué à faire ma publicité », raconte Sankara. Mais, le jeune homme affirme s’être reconverti plus tard. Les tissus « Addis-Abeba » ne sont plus à la mode.
Ilias Sankara se rend compte que les clients avaient du mal à trouver des prêts à porter à leur mesure. En plus, il dit constaté que la mode slim et les habits prêts du corps sont de nos jours prisés par les jeunes et mêmes les anciens. «J’ai trouvé l’idée de me spécialiser dans les retouches. Je suis allé voir un vendeur de chemises « France au revoir » pour lui faire la proposition. Il a accepté », se souvient-t-il. Le jeune homme affirme avoir tout simplement suivi la tendance.
Martin Ouédraogo, client, confirme les propos de Sankara : « en tenant compte de ma forme et c’est la tendance aussi, nous sommes tous dans la mode slim. Je viens ici donc pour diminuer mes fripes ».
Une activité rentable
Fils de couturier, Ilias dit avoir véritablement lancé ses activités grâce à la machine à coudre que son père lui a léguée après sa mort en 2015. « Quand je suis venu d’Abidjan, j’étais juste de passage pour laisser la machine chez le vendeur de friperies. Il m’a demandé de rester et faire quelques retouches sur des vêtements. Quand j’ai commencé et en une demi-journée, j’ai eu 5000 francs CFA. C’est là que je me suis rendu compte que cette activité de retouche pouvait payer », ajoute-t-il.
Le pari est gagnant pour les deux hommes. Après deux années, il décide d’ouvrir son propre atelier. De nos jours, Ilias Sankara dispose de onze machines acquises sur fonds propres. Ils les mets à la disposition de ses collaborateurs journaliers. « Chaque soir, ils remettent une somme forfaitaire. Je ne vous dirai pas combien parce que c’est un secret professionnel », affirme-t-il tout sourire.
De quatre employés en 2019 selon le jeune homme, ils sont désormais onze personnes à travailler dans cet atelier. Luc Yugo fait partie de ses collaborateurs. Footballeur dans un club de troisième division, il a laissé sa première passion pour la retouche. « Je travaille ici avec Ilias depuis 2016 (…) ce travail nous permet de compter sur nous-mêmes », se réjouit Yugo. En une journée, il affirme empocher environs 8 mille francs CFA.
Cette activité est si rentable que Ilias Sankara prévoit l’ouverture d’un deuxième atelier dans un autre quartier de Ouagadougou le 20 février 2020, jour de son anniversaire. En plus de cela, il compte mettre en place une société de pressing mobile.