Des jeunes de Ouagadougou déplorent la dégradation du parc urbain Bangr-Weogo. Gérée par la mairie centrale depuis 2001, cette forêt aménagée devrait pourtant être un jardin botanique de référence en Afrique de l’Ouest, selon des habitués du lieu.
Des arbres aux feuillages asséchés, des feuilles mortes arrosant le sol, des arbres sculptés couverts de terres de termites, un terrain de basket délabré, des bidons et sachets d’eau jetés jonchant le sol, les trophées du musée détériorés : le parc urbain Bangr-Weogo n’a pas bonne mine et offre un spectacle désolant. Un délabrement que déplorent les amoureux de la nature qui fréquentent cette forêt urbaine. ‘’ Notre parc est presque devenu un dépotoir. Voyez vous-même, ces sachets et bidons qui sont jetés partout. C’est vrai que des messages de propriété sont affichés dès l’entrée, mais il y a toujours des gens qui ferment les yeux sur ces rappels’’, regrette Mariam Sawadogo, étudiante en droit.
Elvis Nikiéma, également étudiant en droit impute la dégradation de la forêt aux responsables en charge de la gestion du parc. ‘’ Il y a quelques années, le parc n’était pas aussi délabré que maintenant. Faites un tour au niveau du terrain de basket, vous verrez ce que les cerceaux de basket sont devenus’’, dit-il avec indignation. Pour lui, ‘’Bangr-Weogo se meurt ’’.
L’équipe d’entretien du parc constate avec impuissance, la dégradation de cette réserve faunique, selon un agent ayant requis l’anonymat. Il explique que la présence des sachets plastiques et autres ordures est du fait des visiteurs. A cela s’ajoute le drainage des eaux usées du centre-ville qui stagnent et laissent sur le site les ordures ménagères. Même si la mairie qui gère le parc depuis 2001 fait de son mieux, des efforts peuvent être encore fournis, selon cet agent.
Faire du parc ‘’Bangr-Weogo’’, un jardin botanique de référence
Des rapports annuels sur la gestion et des propositions d’innovations sont adressés à la direction centrale au niveau de la mairie mais ‘’ il n’y a aucune suite’’, déplore l’agent. Il n’est pas toutefois tard, rassure-t-il, proposant à la mairie de revoir le système de drainage des ordures et des eaux usées de la ville. Aussi dit-il, ’’ nous pouvons faire du parc un jardin zoologique de référence. Le parc est assez grand et cela est bien possible’’.
D’une superficie de 265 hectares, la forêt classée dispose d’une dizaine d’espèces animales. Ce sont entre autres des canards, des oies, un hippopotames, des serpents, etc. » Il n’existe qu’un seul animal de chaque espèce. II faut aussi renforcer le parc animalier », lance l’agent.
Le ticket d’entrée coûte 200 francs CFA l’unité pour les adultes et 100 francs F CFA pour les enfants. La recette annuelle est estimée à 45 millions de F CFA. ‘’ Même s’il n’y a pas de financement, il faut faire le minimum pour préserver l’environnement. Par exemple les arbres sculptés, attaqués par les termites peuvent être pulvérisés par des produits sanitaires’’, suggère Albertine Ouédraogo, une visiteur.