Des chantiers de construction et d’aménagement de la voirie urbaine sont fréquents dans plusieurs quartiers de Ouagadougou. Si ces travaux en cours constituent un soulagement pour les riverains, ils disent, souffrir de la nuisance sonore, la poussière et les accidents.
Sur le boulevard des Tansoba au quartier Zone 1 de Ouagadougou, des bulldozers remuent la terre. Des tas de terre obstruent la voie obligeant les passagers à emprunter une déviation pour contourner le chantier. Cette voie de contournement passe devant la cour de Théophile Silga, étudiant en génie civile. Le jeune homme dit voir sa tranquillité perturbé depuis le début des travaux.
Le bruit, la poussière et les risques d’accidents sont permanents selon Théophile : « nous sommes exposés. Il y a une semaine de cela, il y a une remorque qui a raté le virage et qui a failli.., regardez, je n’ai même pas fini de parler ». Alors qu’il s’expliquait, une jeune dame rate le virage et tombe avec sa moto sans toutefois se blesser. « C’est toujours comme ça. Il y a un camion remorque qui a raté un virage et il a cogné une dame et a failli rentrer dans la cours », poursuit Théophile.
« C’était difficile avant »
Les constructeurs arrosent souvent cette déviation pour réduire la poussière. Mais cela rend la voie glissante provoquant des accidents selon Théophile. « Il y a une pollution sonore terrible. Il n’y a pas une heure de circulation pour les poids lourds. Les camions roulent 24h/24h. Même pour écouter la radio ou suivre la télé, c’est presqu’impossible », se plaint Théophile Silga. Il se dit pris, lui et sa famille, entre la poussière et les risques d’accidents.
En face de sa cour, de jeunes vendeurs de chaussures habituellement installés au niveau du Boulevard des Tansoba, aujourd’hui déguerpis sont installés. Eux également disent vivre la même galère. « La poussière nous fatigue dans ce quartier à cause des travaux et nous ne pouvons plus continuer à vendre nos chaussures qui sont sales tout le temps. Depuis que nous avons été déguerpis, notre commerce ne marche plus. Lorsqu’on lave les habits on ne peut pas les sécher parce qu’ils sont salis par la poussière », regrette Souleymane Bikienga. Il propose un meilleur aménagement des déviations pour éviter la poussière.
A Tabtenga, un quartier dit « non loti » situé à la sortie Sud-Est de Ouagadougou, une pancarte avec l’inscription « Ouaga en mouvement, projet de mobilité urbaine » accueille le visiteur. La principale voie qui traverse le quartier est effectivement en chantier. Malgré la poussière, le bruit et les difficultés de circulation, certains jeunes se disent plutôt soulagés. « Avant le lancement des travaux, c’était difficile pour nous ici. Lorsqu’il pleuvait, il y a certaines zones qu’on ne pouvait pas traverser », affirme Georges Kaboré, habitant dans ce quartier depuis cinq ans. Il dit être impatient que les travaux s’achèvent afin que la population puisse profiter de ces infrastructures routières.