La promotion de la cohésion sociale passe par le dialogue, la parenté à plaisanterie, l’inclusion des leaders religieux selon des jeunes de la ville de Ouagadougou. Lors de l’émission Ya’Débat organisée par Interpeace et le Studio Yafa de la Fondation hirondelle, ils ont également souhaité que toutes les couches de la population soient impliquées dans la promotion de la cohésion sociale.
« Si on collabore avec ces leaders religieux, on peut toucher la cible. Les jeunes peuvent fuir les ateliers mais lorsque, c’est l’iman ou le pasteur qui les invite, ils sont pressés d’aller écouter », soutien Youssouf Kaboré, membre du Conseil national de la jeunesse. Présent dans le public, il s’exprimait lors de l’émission Ya’Débat du studio Yafa le vendredi 14 janvier 2020 à Ouagadougou. Pour le jeune homme, l’implication des leaders coutumiers et religieux est nécessaire pour le retour de la cohésion sociale qui s’effrite selon les participants au débat dont le thème est: « La coexistence entre différentes sensibilités (religion, ethnie et génération) est parfois mise à rude épreuve: comment les jeunes de Ouagadougou s’y prennent pour renforcer la cohésion sociale? ».
Fabrice Sawadogo, représentant le Conseil régional de la jeunesse (CRJ) du Centre partage également cette opinion. « Dans le quartier de Bissingi (ndlr Ouagadougou), un pasteur a organisé une cérémonie pendant laquelle il a invité les leaders religieux, l’imam l’évêque. Cela a permis de rassembler tous les communautés au sein de l’église », a cité en exemple le président du CNJ Centre.
En plus de l’implication des leaders religieux et coutumiers, la parenté à plaisanterie est un autre élément qui peut contribuer à la cohésion sociale au Burkina Faso. Selon, Lazare Kambiré, consultant Interpeace pour le rapport des jeunes ont proposé ce mécanisme comme moyen de promotion de la cohésion sociale lors des espaces de dialogue organisé l’ONG. « Il faut commencer à transmettre ces valeurs de la parenté à plaisanterie en impliquant tout le monde », a ajouté Siaka Ouattara.
Le dialogue est également important pour la cohésion sociale soutient Emmanuela Toé, juriste et coordonnatrice du projet jeunesse, paix et sécurité du département des affaires économiques et sociales des Nations Unies au Burkina Faso. « Il faut revenir au niveau de l’enseignement primaire, pour inculquer les valeurs de dialogue aux jeunes », propose-t-elle.
Pour Fabrice Sawadogo, en plus des espaces de dialogue, les décideurs doivent passer de l’acte à la parole en soutenant surtout les actions de jeunes. Les participants à l’émission estiment que chaque génération à son rôle à jouer pour maintenir la cohésion sociale dans la ville de Ouagadougou.
L’émission Ya’Débat sera diffusée sur les radios partenaires du Studio Yafa à partir du samedi 15 février 2020.