Le président de la Fédération internationale de football et association (FIFA) Gianni Intantino préconise le changement du calendrier de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) pour passer d’une biennale à une compétition quatriennale. Pour certains footballeurs burkinabè cette idée désert le football africain.
Saidou Ouédraogo, 22 ans, meilleur buteur du championnat national de football de première division avec 8 buts, souhaite intégrer l’équipe nationale du Burkina Faso pour réaliser son rêve de disputer une Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Mais, la Fédération internationale de football et associations (FIFA) propose l’organisation de la compétition tous les quatre ans pour la rendre plus rentable.
Le jeune footballeur rejette cette proposition : « L’organisation d’une CAN tous les quatre ans, ne nous aide pas, nous les jeunes footballeurs. C’est trop long pour nous et je pense qu’il faut garder le calendrier actuel ».
Narcisse Bambara, international burkinabè et joueur de l’Etoile Filante de Ouédraogo (EFO), la première équipe du Burkina Faso en termes de titres, désapprouve cette proposition. « Imaginez un jeune joueur qui dispute sa première CAN à 25 ans, il aura presque 30 ans lorsqu’il doit jouer la deuxième. Ce n’est pas une bonne chose pour les jeunes joueurs », explique Narcisse Bambara qui a disputé cette compétition en 2015 en Guinée Equatoriale.
La CAN fait rêver les jeunes
« La CAN pour un joueur africain est l’occasion de représenter son pays. C’est aussi une fête que l’Afrique célèbre tous les deux ans. Elle fait rêver les jeunes. Si on décide d’organiser la CAN tous les quatre ans, nous n’aurons seulement que les compétitions européennes à suivre. Ce n’est pas intéressant pour les joueurs africains », se plaint Narcisse Bambara.
Aly Ouédraogo se considère comme un supporter de Salitas FC. Pour lui, le niveau du football africain risque de connaître une baisse si on programme la CAN tous les quatre ans. « L’Afrique a seulement cinq représentants en Coupe du Monde. En plus, depuis sa création, nous l’avons organisée une fois seulement (ndlr. 2010 en Afrique du Sud) donc, je pense que si on adopte l’idée de Gianni Infantino, cela va tuer le football africain », regrette Aly.
Amadou Zampou, entraîneur de l’EFO n’est pas opposé à la proposition du président de la FIFA. « C’est une question politique et je pense que c’est une décision qui peut permettre de professionnaliser le football africain », soutient Zampou. Pour lui, cette décision peut contribuer à développer le football local. « Par, exemple cette proposition va contribuer à valoriser le CHAN (nldr. Compétition réservée aux footballeurs africains évoluant dans leur championnat) et les compétitions des clubs sur le continent pour que ce soit comme la Ligue des champions que nous regardons à la télé », argumente Zampou. La Confédération africaine de football (CAF) n’a pas encore réagit à cette proposition du président de la FIFA.