Malgré une hostilité clairement affichée par des manifestants, soutiens de la junte au pouvoir, la délégation de la CEDEAO a finalement atterri à Ouagadougou. Conduite par l’ancien président du Niger Mahamadou Issoufou, elle dit s’être accordée avec le nouveau chef de l’Etat pour le respect des accords signés avec la CEDEAO.
C’est de façon discrète que la délégation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a échangé avec les nouvelles autorités du Burkina Faso. Depuis le 30 septembre 2022, le pays est dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR).
Des manifestants, remontés, avec des pancartes hostiles à l’aéroport international de Ouagadougou et à l’avenue Mouamar Khadafi, au quartier Ouaga 2000, tenaient à marquer leur mécontentement à l’organisation ouest africaine et leur soutien à la junte. Les deux parties ont fini par se rencontrer et trouver des points d’accord pour la poursuite des accords déjà signés entre le Burkina Faso et la CEDEAO. Finalement, l’on apprendra plus tard que cette rencontre s’est tenue à l’aéroport international de Ouagadougou.
Lire aussi: Burkina Faso, des manifestants s’opposent à l’arrivée d’une délégation de la CEDEAO
Conduite par Mahamadou Issoufou, ancien président du Niger, elle a exprimé les inquiétudes de la CEDEAO pendant les évènements tenus entre le 30 septembre et le 2 octobre 2022. Selon Mahamadou Issoufou, « le pays était au bord du gouffre » partant des risques d’affrontement qui couraient au sein de l’armée. « Si ces affrontement avaient lieu, l’armée se serait brisée et l’Etat se serait effondré, l’insécurité se serait aggravée et le chaos se serait installé dans le pays », juge Mahamadou Issoufou.
Toutefois, ces rencontres entre la délégation de la CEDEAO et les autorités burkinabè ont permis de s’accorder sur certains points : la reconquête des territoires hors du contrôle de l’Etat, la résorption de la crise humanitaire, le retour à l’ordre démocratique à la suite d’un accord signé en juillet 2022.
Lire aussi: Burkina, ce qui s’est passé ce samedi après l’annonce d’un coup d’Etat
Dès l’annonce du coup d’Etat dans la nuit du 30 septembre, la CEDEAO dans un communiqué a condamné « avec la plus grande fermeté la prise de pouvoir par la force ». Elle a jugé ce coup d’Etat « inopportun (…) au moment où des progrès ont été réalisés » grâce à sa diplomatie. Ainsi, la CEDEAO a souhaité un retour à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2022.
En huit mois, le Burkina Faso a enregistré deux coups d’Etat. Le premier, le 24 janvier 2022 contre le président démocratiquement élu Roch Marc Christian Kaboré. Ce coup de force avait porté au pouvoir le Lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba. Ce dernier a finalement été évincé par le capitaine Ibrahim Traoré.