Nourou Bilgo étudiant en mécatronique et 14 autres étudiants burkinabè ont été exclus à l’issu d’une grève. Ces étudiants burkinabè de l’institut Godawari of Engineering technology de l’Inde réclamaient de meilleures conditions de vie et d’étude. Nourou Bilgo rêvait de construire des automobiles made in Burkina. Un rêve brisé le samedi 22 février jour de son rapatriement. Son avenir reste désormais suspendu à la décision des autorités burkinabè.
En groupe, certains sur leurs engins à deux roues et d’autres se tenant débout les mains sur le menton, onze étudiants se concertent dans un espace vide à côté du stade de 4 Aout de Ouagadougou. Ils ont été exclus de leur institut Godawari of Engineering technologie de l’Inde suite à une grève. 72 heures après leur retour au pays, Nourou Bilgo et ses camarades veulent sauver leur année ‘’ Nous nous sommes concertés mais on attend de voir si le conseil des ministres de ce mercredi 26 février va statuer sur notre cas’’ murmure l’étudiant.
D’un air abattu et triste, Nourou Bilgo, fiche de table en main explique : ‘’ Nous déplorons ce qui nous arrive en ce moment. On ne pensait pas que les choses allaient prendre cette tournure’’ dit-il la voix tremblotante. Godawari Institute of Engineering technology n’est pas une université précise l’étudiant. ‘’Chaque fois que le directeur de l’institut est en Afrique il fait croire qu’il s’agit d’une université normale alors qu’il s’agit d’un institut qui est affilié à une autre université de l’Inde’’ ajoute Nourou Bilgo.
Au départ le jeune étudiant de 20 ans devait poursuivre ses études en mécatronique mais à l’arrivée il a été admis dans un institut qui ne disposait pas de cette filière. ‘’L’institut dans lequel on m’a orienté n’avait pas de structure de formation en mécatronique et j’étais obligé de me réorienter en électronique», poursuit l’étudiant
Pourtant en quittant le Burkina, en décembre 2018, les étudiants boursiers ont été rassurés dès le départ par les autorités burkinabè qu’ils seraient dans de grandes universités en Inde. ‘’ Ils nous ont dit que nous allons avoir plein de connaissances et des idées de projets de développement. Nous étions donc très excités de revenir servir notre pays’’ soutient l’étudiant dans un long soupire.
Retourner au bercail ou continuer à Godawari…
Les étudiants revenus de l’Inde affirment avoir eu des doutes sur la qualité de l’enseignement dès le premier trimestre. ‘’ Ce n’était pas comme l’enseignement au Burkina où l’on a cette possibilité de poser des questions aux professeurs. En Inde, les professeurs ne donnent pas la possibilité de poser des questions. Ce sont d’ailleurs des étudiants africains qui posent des questions. Les indiens ne le font pas parce qu’ils savent qu’ils vont tricher lors des évaluations’’ raconte l’étudiant de 20 ans.
Contrairement aux autres étudiants africains qui ont la possibilité de se payer des formations de qualité dans d’autres universités, les étudiants burkinabè selon Nourou sont obligés de faire avec les cours de Gadawari.
Les jeunes ont donc émis les vœux de changer de cadre de formation auprès des autorités burkinabè. Après une réunion avec les parents d’étudiants le 28 janvier 2020 à Ouagadougou, tout portait à croire que la situation allait s’améliorer jusqu’au 4 février où les étudiants reçoivent la lettre du ministère en charge de l’Enseignement de faire un choix : rentrer au pays ou rester en Inde.
»Nous n’avons opté pour aucune des choix. Nous voulions juste être dans une bonne université pour bien nous former’’ explique Nourou Bilgo. Le jeune homme, pour sa part, dit se soumettre à la décision des autorités. Il se dit toutefois prêt à repartir en Inde, mais dans une bonne université.