Les jeunes constituent la principale cible de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) dans le cadre de l’enrôlement biométrique lancée depuis le 10 février 2020 à Dédougou. La crise sécuritaire, la méconnaissance du processus électoral, l’absence de documents d’état civil sont des obstacles à l’enrôlement de certains jeunes. Concernant le vote des déplacés internes, la CENI a fait des propositions pour qu’ils ne restent pas en marge du processus électorale.
Les jeunes sont la principale cible de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) admet Yacouba Ouédraogo, responsable de la cellule communication et de l’éducation citoyenne de cette structure lors de l’émission Ya’Débat du vendredi 28 février 2020. La CENI dit avoir mis l’accent sur les jeunes dans le cadre du programme de sensibilisation notamment sur les réseaux sociaux.
Richmonde Bossou, responsable de la Coordination des associations de jeunesse du Burkina estime que la CENI peut mieux faire sur cet aspect : « Je trouve qu’il y a eu des insuffisances. J’ai vu une forte campagne sur les réseaux sociaux alors qu’il y a seulement environ 5% de la population y sont ». Il plaide pour la mise en place d’une stratégie qui permet de toucher plus de personnes. « Il faut essayer de ratisser large pour toucher le public cible, la population jeunes désintéressée par le clientélisme politique depuis des années, qui ne comprend pas le processus électoral », insiste Bossou.
Toucher les jeunes sur les réseaux sociaux
La CENI utilise également les médias classiques pour toucher son public cible selon Yacouba Ouédraogo. « Les réseaux sociaux constituent une option délibérée parce que le potentiel des jeunes se trouvent à Ouaga et à Bobo là où il y a internet même s’il n’est pas de bonne qualité (…). Les jeunes sont sur les réseaux sociaux et c’est là-bas que nous devons aller les chercher », défend Yacouba Ouédraogo.
Malgré tout, la CENI utilise également les médias classiques et les crieurs publics dans les zones rurales car « en démocratie, votre carte d’électorale est comme l’arme ultime, la plus performante pour l’électeur ».
Des populations déplacées à cause des attaques terroristes risquent de ne pas voter si rien n’est fait. A ce sujet, Yacouba Ouédraogo assure que des propositions sont faites pour que ces populations ne restent pas en marge du processus électoral. « La première hypothèse : Si on vous trouve à Ouaga, on vous enrôle là-bas, vous êtes considérés comme étant installé à Ouaga même si vous venez de Tongomayel. Vous constituez donc un nouvel électeur pour Ouaga », explique Yacouba Ouédraogo.
La deuxième hypothèse consiste à comptabiliser la voix des déplacés pour leurs régions d’origines. « Pour la deuxième hypothèse, on vous enrôle à Ouaga, vous votez à Ouaga mais votre voix est comptée à Tongomayel. Cette deuxième proposition vise à ne pas acter par le fait électoral la disparition de certaines zones à cause du terrorisme. Par extrapolation, si on une province est vidée de sa population on en viendrait à une assemblée nationale sans député de cette province », ajoute-t-il. Les participants appellent les acteurs de la société civile et des partis politiques à s’impliquer davantage dans la mobilisation des jeunes.
L’émission Ya’Débat sera diffusée à partir du samedi 29 février 2020 sur l’ensemble des radios partenaires.