Pour bien voir dans le sable, il y a des conditions à respecter. Dans cette deuxième partie de l’article, le géomancien Adamou Dajoari nous les révèle. Il explique également que la pratique est promise à un bel avenir au regard de l’intérêt des jeunes.
Dans sa cour familiale, sous l’arbre ou dans sa petite hutte aménagée, Adamou Dadjoari reçoit environ 10 personnes par jour. Femmes, hommes et jeunes y passent. Mais petite précision de la part du consultant : il y a des moments de la journée où il faut arrêter de taper le sable.
« Quand le soleil est au zénith, il faut arrêter. Aux environs de 16h, quand les femmes sont dans la cuisine, il faut arrêter. Ce n’est pas compatible avec le feu des foyers », explique le sexagénaire.
Autre condition à respecter scrupuleusement, le sable qui sert à la consultation ne doit être ramassé partout dans la rue ou dans un endroit insalubre. « Le sable ne se ramasse pas par les deux mains. Sinon, il va parler dans tous les sens et tu ne comprendras rien, tu vas t’embrouiller », ajoute-t-il.
Une relève préparée
Les religions dites révélées ne voient pas d’un bon œil cette pratique. Musulman, Adamou ne trouve pas de contradiction avec sa foi. Quand on lui demande s’il pense à sa relève, il s’empresse d’appeler son petit-fils. Farouk à environ 7 ans et est en phase d’initiation. Il s’installe aux côtés de son grand père qui lui dicte des noms d’étoiles qu’il trace à son tour dans le sable sous les regards amusés des autres mômes de la cour. Selon Adamou, plusieurs jeunes viennent à lui et demandent à être initiés.
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« J’ai déjà formé au moins 10 jeunes et ils sont devenus d’excellents tapeurs. J’avoue que ces dernières années, l’engouement des jeunes pour la géomancie m’étonne. Ils sont de plus en plus nombreux à s’y intéresser », remarque-t-il, avec un sourire qui traduit sa satisfaction.
Une dame vient pour sa consultation. Nous tentons de lui arracher quelques mots. Niet. Elle s’est cachée pour venir voir le géomancien et ne souhaiterait pas que sa famille l’apprenne dans les médias. La discrétion est de mise. Adamou nous confiera que c’est surtout à la tombée de la nuit que les gens défilent, surtout les grands, entendez par là, ceux qui sont d’une classe sociale élevée.
Tiga Cheick Sawadogo